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Comprendre et intervenir<strong>: Hommes en détresse</strong>

Des professionnels de la santé et des intervenants des Laurentides ont assisté à une journée-conférence traitant de la particularité de la détresse masculine.

Comprendre et intervenir: Hommes en détresse

Publié le 11/02/2014

Fruit d’une collaboration entre le Centre prévention suicide le Faubourg et l’organisme ACCROC (pour les hommes aux comportements inadéquats), une journée-conférence sur la détresse des hommes a rassemblé des dizaines d’intervenants spécialisés et de professionnels de la santé des Laurentides, le 4 février dernier à Saint-Jérôme.

Si les hommes expriment leur souffrance différemment des femmes, la conférence de Daniel Beaulieu, éducateur spécialisé de formation, a permis à la fois de mettre en lumière ces comportements masculins en période de détresse, mais aussi les moyens que les intervenants devront employer pour les soutenir.

Zoom sur un sujet un tantinet tabou: comment décrypter les demandes d’aide des hommes?

Première question: Être un homme en 2014, c’est quoi?

«C’est un homme qui a un rôle parental plus poussé qu’avant», lance une auditrice dans la salle en réponse à la question du conférencier. «C’est un homme qui parle davantage de ses émotions», ajoute une autre intervenante.

«Alors, c’est quoi pour vous un homme masculin? Comment il vous séduit, vous attire?» interroge à nouveau Daniel Beaulieu. «Il a les mains maganées, parce que c’est un travailleur», de répondre une autre femme.

Ces quelques questions lancées dans la salle par le conférencier ont donné le ton à cette conférence de trois heures destinées à déboulonner les mythes sur les hommes.

«Un pompier à qui j’ai posé cette question m’a répondu ceci: la femme s’attend à ce qu’on lui déchire sa chemise de nuit le soir et qu’on la lui recouse le lendemain matin», a confié le conférencier, amenant ainsi un rire collectif dans la salle.

Code de la masculinité

Comme pour les femmes, les hommes sont régis par un code, en l’occurrence celui de la masculinité. Comment se définit ce dernier, et ce, tout en tenant compte des exigences féminines et sociales?

«Biologiquement, on est différents. Une étude, dernièrement, soulignait que la testostérone inhiberait l’expression des pleurs, affirme le conférencier. De plus, les hommes ayant un niveau élevé de testostérone auraient un système immunitaire plus faible, ce qui expliquerait que la fameuse grippe d’homme n’est pas un mythe.»

Si, biologiquement, les différences s’expliquent et s’appliquent, c’est sur le plan de la socialisation que l’on pourra faire changer certaines habitudes.

Ainsi, le code de la masculinité influencera la manière dont les hommes perçoivent et interprètent les événements qui surviennent dans leur vie ainsi que le choix des stratégies d’adaptation privilégiées par eux lors de moments difficiles.

Exigences de la masculinité

Treize points gouvernent les exigences de la masculinité. Le premier? Cacher sa vie privée. «D’emblée, un homme ne détaille pas sa vie privée», affirme Daniel Beaulieu.

On retrouve, respectivement, le contrôle de soi (de la situation), la tendance à sexualiser l’intimité, montrer sa force, exprimer sa fierté, être invincible, être indépendant, être stoïque, agir et faire, éviter les conflits, nier sa douleur et sa souffrance, persister indéfiniment et feindre l’omniscience.