C’est la fâcheuse expérience qu’ont effectivement vécue, ces derniers mois, bon nombre d’automobilistes qui, voulant récupérer leur voiture disparue, ont eu maille à partir avec les employés de l’entreprise Remorquage québécois. Celle‑ci est, en effet, chargée par le propriétaire du bâtiment de voir à ce que les cases de stationnement soient utilisées uniquement par des clients des commerces qui ont pignon sur rue à cet endroit.
Et selon les témoignages recueillis par L’ÉVEIL, il semble que les employés de l’entreprise ne font pas dans la dentelle pour tenter de se faire payer immédiatement la contravention. Une résidante de Saint-Eustache, Sylvie Prud’homme, peut en témoigner, elle qui, au mois de mai dernier, a eu la désagréable surprise de ne pas apercevoir sa voiture à son retour. «La préposée ne voulait pas dire où ma voiture avait été remorquée, à moins que je ne paie immédiatement. Elle a été arrogante et je n’ai pas apprécié sa façon de faire, c’est sûr. Elle s’est donné des pouvoirs qu’elle n’avait pas», se rappelle encore aujourd’hui, Mme Prud’homme.
«Si le fait d’interdire le stationnement dans un espace privé, comme celui d’un centre commercial, est légal, le fait de refuser de dévoiler où la voiture a été remorquée ne l’est pas, tout comme d’obliger les gens à payer immédiatement une contravention», confirme l’agent de prévention du Service de police de la Ville de Saint-Eustache, Normand Brulotte.
Ce dernier reconnaît que certains citoyens ont d’ailleurs appelé le Service de police de Saint-Eustache pour régler leur différend. «Il s’agit d’interventions ponctuelles, mais il est vrai que nous avons été appelés sur les lieux. D’un point légal, il est interdit de recourir à de l’intimidation, de retenir un véhicule ou encore de ne pas dévoiler où il a été déplacé. À la limite, cela peut être considéré comme étant un vol et une plainte pourrait être portée», d’ajouter M. Brulotte.
Celui‑ci reconnaît que la situation est nouvelle, surtout depuis que le marché d’alimentation Loblaws, qui tolérait la situation sur son terrain de stationnement, a fermé ses portes et en a bloqué l’accès. «Comme il n’y a pas de fourrière privée à Saint-Eustache, comme à Montréal par exemple, les voitures sont remorquées dans les quartiers des Jardins ou Rivière-Nord. Le Service de police de Saint-Eustache travaille actuellement à élaborer un règlement pour justement éviter de telles situations et appliquer des normes», de mentionner M. Brulotte.
Depuis, celui‑ci reconnaît que les panneaux indiquant l’interdiction de stationner sa voiture à ce centre commercial sont plus nombreux, et donc très visibles.
Enfin, il est bon de rappeler que le stationnement de l’Hôpital de Saint-Eustache est géré par la Fondation Hôpital Saint-Eustache, qui bénéficie donc à ce titre d’entrées d’argent, et que les frais demandés pour une journée sont maintenant de 7 $.