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Charette contre un référendum à brève échéance

Photo Michel Chartrand – Le député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, a expliqué sa décision de quitter le PQ.

Charette contre un référendum à brève échéance

Publié le 21/06/2011

Le refus du Parti québécois (PQ) de renoncer à tenir un référendum dans un premier mandat, et non la crise qui a secoué les rangs péquistes, il y a un peu plus de deux semaines, a finalement incité le député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, à quitter cette formation politique pour siéger à titre d’indépendant à l’Assemblée nationbale du Québec.

Élu lors du scrutin de décembre 2008 pour un premier mandat, M. Charette, qui aura 35 ans au mois de juillet prochain, était le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration. Il est aussi membre de la Commission des relations avec les citoyens et de la Commission spéciale sur la question du droit de mourir dans la dignité.

En conférence de presse, à Québec, le mardi 21 juin, M. Charette a estimé que la démarche référendaire du PQ nuit aux chances de son ancien parti de reprendre le pouvoir. Aussi, a-t-il fait valoir, la tenue d’un référendum à brève échéance ne figure pas parmi les priorités de la population, une démarche qui démontre, a-t-il ajouté, que le PQ n’est pas l’écoute de la population.

«Chez les militants et les députés du Parti Québécois, on retrouve des individus pour qui gouverner le Québec, comme une province, n’est ni souhaitable ni envisageable. Leur implication se résume à l’accession du Québec au statut de pays. Je suis plutôt d’avis que les défis qui confrontent le Québec au quotidien sont colossaux, et contribuer à les surmonter n’est pas pour moi une tâche déshonorante, bien au contraire. J’estime que c’est une mission particulièrement emballante. Un parti qui aspire au pouvoir ne peut faire la sourde oreille relativement aux préoccupations de la population», a-t-il déclaré au moment de l’annonce de sa démission, tout en se disant toujours souverainiste.

Dans ses commentaires, M. Charette a aussi mis en relief le fait que le PQ a perdu, au cours des 15 dernières, des appuis, élection après élection, ce qui dénote un certain plafonnement. «Si l’on considère l’élection de 2008, la dernière en date, cela représente plus de 600 000 votes de moins par rapport à l’élection de 1994, alors que le nombre d’électeurs inscrits pour la même période a augmenté de plus de 840 000 personnes. Le Parti québécois se doit d’en prendre acte», a-t-il dit.

Aussi, l’ex-péquiste estime «souhaitable» la présence de la Coalition pour l’avenir du Québec sur l’échiquier politique, car elle «offre l’occasion de réfléchir et de penser différemment la politique au Québec». M. Charette a cependant indiqué n’avoir pas l’intention de joindre la Coalition mise sur pied par, entre autres, François Legault et Charles Sirois.

«L’annonce de mon retrait du caucus du Parti québécois est le fruit d’une longue réflexion. Dire que cette réflexion a été facile serait mentir. Elle a été ponctuée de nombreuses nuits blanches. On ne renonce pas à 17 ans d’implication politique sans peine. En quittant le Parti québécois, je quitte une chef pour qui j’ai le plus grand respect et une affection sincère, des collègues d’un dévouement peu commun et de nombreux militants dont l’engagement fut longtemps ma principale source d’inspiration», a conclu Benoit Charette, tout en souhaitant continuer à représenter les électeurs de sa circonscription.