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Champions!

Champions!

Publié le 30/04/2013

Ça fait un bout de temps qu’on a accolé cette épithète de champions à la suite des mots Canadiens et Montréal. Vingt ans depuis la dernière coupe Stanley et cinq depuis le dernier championnat de division. C’est long, surtout à Montréal. Ainsi donc, les Canadiens de Montréal sont les champions de la section Nord-Est de l’Association de l’Est! (Le point d’exclamation, c’est pour le mettre dans la bouche de tous ceux qui avaient commencé à chanter le Dies Irae du CH dès qu’ils ont subi quelques défaites d’affilée.)

Je ne sais pas où va se rendre cette équipe en séries. Ce que je sais toutefois, c’est qu’elle est passée de la 15e à la 2e place de l’Association de l’Est et du 28e au 4e rang du classement général de la LNH en une seule saison. Bien sûr que les éternels braillards des lignes ouvertes vont prétexter que la saison n’a duré que 48 parties et mettre en doute que le CH eut aussi bien fait dans une saison complète. Mais à ce que je sache, la durée de la saison a été la même pour toutes les équipes et toutes les théories pour supposer un effondrement ne valent pas plus que celles du contraire. Oui, des doutes ont pointé en fin de saison, mais l’entraîneur Therrien n’a-t-il pas dit que «c’est arrivé au bon moment». N’est-ce pas en doutant un peu de soi qu’on s’améliore?

Le Journal de Montréal a dernièrement publié un intéressant cahier sur la dernière équipe montréalaise à avoir soulevé la coupe Stanley en ce très lointain début d’été de 1993. Pour moi, ce n’est pas tant de savoir où ils sont et ce qu’ils font, que de comparer cette édition à celle qui entreprendra la série contre les Sénateurs. En défense, les Subban, Markov et Gorges ne valent-ils pas les Desjardins, Daigneault et Brisebois? Et sûrement que les Diaz, Weber, Bouillon et Tinordi valent mieux que Hill, Dufresne et le sublime Kevin Haller. En offensive, l’édition 1993 comptait sur Damphousse et Bellows ainsi que sur Carbonneau et Keane, ces deux derniers plus reconnus pour leurs talents défensifs. Brunet et Lebeau, ça va, mais Dionne, Dipietro, Ewen et Bélanger? Si vous opposez à ça les Plekanec, Gionta, Bourque, Eller, Desharnais, Galchenyuk, Gallagher, Pacioretty et Prust, vous avez là une offensive de beaucoup supérieure à celle des derniers Canadiens à avoir mis la main sur la coupe de lord Stanley.

Le hic, il est entre les poteaux. Patrick Roy a raflé le trophée Conn Smythe (le joueur le plus utile des séries) lors des deux dernières conquêtes de la coupe Stanley par le CH et en a ajouté un troisième au Colorado. Carey Price n’a jamais fait honneur à sa réputation en séries et ses carences avaient valu à son second, Jaroslav Halak, de se faire élever au rang de sauveur de la nation. L’heure a peut-être sonné pour le grand gardien montréalais de faire taire ses détracteurs.

Les Sénateurs sont en ville pour le début de ce huitième de finale. Dans la statistique des buts pour, le CH domine les Sénateurs 149 contre 116. De l’autre côté, les buts alloués, les Sénateurs n’en ont concédé que 104 alors que Price et Budaj ont laissé glisser 126 rondelles derrière leur ligne rouge. Et pour beaucoup de gens de hockey, c’est là la statistique qui compte. De plus, si on dit que la robustesse est un atout important en séries, l’absence d’Alexei Emelin pourrait nuire aux espoirs de nos Canadiens. Mais les excuses sont pour les perdants comme le disent tous les coachs sur terre. Pour l’instant, savourons ce championnat de section et souhaitons un long printemps à nos chouchous.