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<strong>«C’est parce qu’on s’aime et qu’on se le dit encore!»</strong>

Yvette Tardif et Gaston Clermont

«C’est parce qu’on s’aime et qu’on se le dit encore!»

Publié le 08/02/2013

Les temps changent, si le couple et l’amour demeurent, ils prennent différentes formes aujourd’hui. Toutefois, on retrouve encore des petits miracles issus du passé comme ce couple, où elle est âgée de 92 ans et lui de 95 ans, qui a célébré 73 ans de mariage avec l’amour au centre de leur union.

Assis l’un à côté de l’autre, se complétant avec harmonie depuis toutes ces années malgré les petits travers de la vieillesse, Yvette Tardif et Gaston Clermont font partie de ces rares couples qui ont traversé autant la houle que le bonheur et surtout le temps qui a fait son chemin.

Le secret? «C’est parce qu’on s’aime et qu’on se le dit encore!» dévoilent-ils.

Si l’histoire d’amour qui les unit s’explique parfois difficilement avec les mots, il suffit de les regarder pour voir que l’un ne veut pas vivre sans l’autre.

Des petits détails le soulignent, le besoin de la présence de l’autre, les petites blagues lancées ici et là pour rire de l’autre dans le plaisir et ces mains qui ne se séparent pas lorsqu’ils se lèvent ou qu’ils vous reconduisent à la porte de leur appartement de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, où ils demeurent.

C’est sur la patinoire qu’ils se sont rencontrés et que tout a commencé. Yvette Tardif et Gaston Clermont se sont fréquentés pendant quatre ans avant de se marier. «On n’avait pas le droit de rester ensemble», disent-ils.

Un mariage qui a été célébré à 7 h 30 le 28 octobre 1939 dans les débuts de la Seconde Guerre mondiale. Une guerre qui les a séparés environ deux ans plus tard malgré leur mariage, leur petite fille et le jeune bébé qui étaient nés.

«Il est parti et j’avais mon petit garçon qui venait à peine de naître», se rappelle Mme Tardif. Lorsque leur fils est tombé malade, cela a été une grande décision pour M. Clermont, qui n’avait pas quitté le Canada, que de déserter. «Mon épouse n’avait pas à prendre soin de mes enfants seule», raconte-t-il avec énergie.

Une époque difficile puisque Gaston Clermont devait se cacher et travailler sous un autre nom. «Des soldats entraient chez nous pour le chercher, c’était très stressant», mentionne Mme Tardif avec les larmes aux yeux en se remémorant cette époque.

Six enfants, dix-huit petits-enfants et une famille réunissant cinq générations plus tard ont fait qu’ils demeurent toujours unis aujourd’hui. «On s’est rencontrés et on est encore là», dit tout simplement Mme Tardif. «On est encore vaillants et capables. Faut croire que quelqu’un a besoin de nous», ajoute le couple.

Si la maladie de Mme Tardif a failli les séparer à cause de ses soins, ils se sont battus pour demeurer dans le même appartement dans leur actuelle maison de soins. «J’ai trop vu d’amis qui se sont fait séparer et qui en sont morts. On a la chance d’être ensemble», lance avec émotion M. Clermont.

Un couple qui se complète a aussi de petites chicanes, mais «à chaque fois qu’on se réconcilie, c’est meilleur qu’avant. On est proches», explique Gaston Clermont avec le sourire.

La Saint-Valentin a toujours été une belle occasion de fêter puisque Mme Tardif aimait danser. «Je danse encore! Chez nous, mon père jouait du violon et ma mère de l’accordéon», mentionne Mme Tardif, assurant que le couple continue de célébrer cette fête et compte «rester uni encore pour une secousse».