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Campagne de sensibilisation à la victimisation au masculin: «Oui, c’était une agression»

Les deux responsables de la campagne de sensibilisation à la victimisation au masculin, Stéphanie Leduc et Geneviève Provost.

Campagne de sensibilisation à la victimisation au masculin: «Oui, c’était une agression»

Publié le 27/04/2012

Le Centre d’entraide et de traitement des agressions sexuelles vient de lancer sa campagne de sensibilisation à la victimisation au masculin afin de répondre à la demande de plus en plus significative des adultes (et principalement des hommes) victimes d’agression sexuelle dans l’enfance ou l’adolescence. Cette campagne s’intitule «Oui, c’était une agression.»

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«Nous constatons qu’il y a une plus grande ouverture de la société face à la souffrance des hommes ayant été abusés, souligne la responsable de la campagne, Geneviève Provost. Cela est attribuable aux campagnes publicitaires favorisant le dévoilement, mais aussi aux sorties médiatiques de plusieurs personnalités publiques, dont le chanteur Corneille, qui a confié avoir été agressé par une femme.»

Les préjugés

En dépit d’une certaine ouverture d’esprit, force est de constater que les préjugés et les doubles standards sont encore bien présents dans la société lorsqu’il est question d’agression sexuelle chez les hommes. À ce chapitre, des énoncés tels que «s’il y a érection, donc il y a consentement», «un garçon, ça ne peut être agressé par une femme parce que c’est lui qui peut pénétrer», ou encore, «si c’était ma fille la victime, là je serais inquiet et fâché», sont encore véhiculés par l’opinion publique.

Dépistage

Si demander de l’aide apporte de nombreux avantages dans la vie d’une personne abusée, il faudra faire preuve de vivacité et d’un dépistage systématique pour s’assurer qu’un comportement inapproprié (consommation, dépendance aux jeux, violence verbale ou physique, etc.) ne cache pas plutôt une agression sexuelle.

Des rencontres prévues un peu partout

La campagne de sensibilisation à la victimisation au masculin permettra donc d’organiser et de planifier une série de rencontres auprès des adolescents, hommes et partenaires sociaux de la région des Laurentides afin de les sensibiliser à l’incidence des agressions sexuelles envers les garçons et les impacts qui s’y greffent.

Soulignons que le CETAS offre des services de thérapie pour les victimes, les agresseurs et leurs proches. Il s’adresse tant aux garçons, aux filles qu’aux jeunes ou aux adultes. Information: 450-431-6400.

Des statistiques troublantes

Les dernières statistiques révélées par le Centre d’entraide et de traitement des agressions sexuelles (CETAS) concernant les agressions sexuelles sur les enfants sont troublantes.

Les chiffres indiquent qu’un garçon sur 10 et deux filles sur 10 sont victimes d’agression sexuelle avant l’âge de 18 ans. De plus, 20 % des délits sexuels sont commis par les femmes.

Au Québec

En 2008, 5 341 infractions sexuelles ont été enregistrées par les corps de police du Québec.

Les infractions sexuelles sont plus fréquentes chez les moins de 18 ans. Chez les filles, le taux était de 363 par 100 000 filles et 97 par 100 000 garçons. Elles touchent nettement moins la population adulte, le taux étant de 48 par 100 000 femmes et 4 par 100 000 hommes.

Un peu plus de 8 victimes sur 10 (81 %) connaissaient l’auteur de l’agression. Cette proportion était plus élevée pour les jeunes (86 %) que pour les adultes (71 %).

(Source: sécurité publique du Québec)