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<strong>«Ben content!»</strong>

«Ben content!»

Publié le 12/06/2012

Je sais, je sais, il y a à peine deux mois, je vous disais ici même comment et pourquoi je favorisais la candidature de Patrick Roy pour le poste d’entraîneur-chef des Canadiens de la ville de toutes les manifestations. Mais dans le fond, je suis «ben content» que la direction du CH ait finalement opté pour Michel Therrien, et ce, pour plusieurs raisons.

Primo, je suis «ben content» que le nouveau DG Bergevin n’ait pas cédé à la pression populaire (lire sondages de toutes sortes) favorable à Patrick Roy, ni à la pression de certains médias qui avaient porté leur choix sur Bob Hartley, probablement en raison de sa participation à la série Montréal-Québec, qui avait fait de très belles cotes d’écoute pour les médias en question. Un club de hockey, je le répète, est une entreprise privée, qui a certes un produit à vendre, mais il n’appartient ni à la population, ni aux médias (qui sont selon eux la voix des partisans) de choisir l’entraîneur. Les choix du peuple, on l’a vu aux dernières élections fédérales, nous laissent parfois très perplexes.

Deuxio, je suis aussi «ben content» du choix de Therrien en raison de son expérience derrière différents bancs et de sa connaissance du hockey. Le peu de fois où j’ai entendu ses analyses alors qu’il exerçait le poste temporaire de commentateur sur les ondes de RDS, il m’a impressionné autant par sa facilité à exprimer ses idées que par son regard sur ce qui pouvait se passer dans une équipe, dans la tête d’un coach ou d’un athlète. Et ceux des médias qui se réjouissaient en pensant que Therrien continuerait son travail de grand communicateur sont mieux de réfléchir à la petite vite qu’il leur a passée dès le deuxième jour de son arrivée en poste. Concernant l’avenir de Cunneyworth et Ladouceur, il n’avait pas fini de leur dire «je ne suis pas rendu là» que les deux infortunés messieurs étaient remerciés de leurs loyaux services. De plus, si on en croit ceux qui l’ont côtoyé, Therrien saura redonner vie et discipline à une équipe qui en a grand besoin.

Tertio et finalement, je suis «ben content» que Patrick Roy n’ait pas décroché le job. Pas parce qu’il n’avait pas les qualités, les connaissances et l’enthousiasme pour faire le travail. Je suis content pour lui parce que, malgré ces sondages si favorables, on l’attendait à Montréal avec une brique et un fanal. D’abord ces partisans qui ne lui ont jamais pardonné la crise qui lui a fait prendre le chemin de Denver, où il est allé chercher deux autres coupes Stanley, et qui l’attendaient «dans le détour». Et ensuite ses bons amis des médias. Il suffisait de regarder les images qu’on nous montrait de Roy lorsqu’on évoquait la possibilité de le voir derrière le banc CH pour comprendre ce à quoi on s’attendait de l’homme. Les seules scènes qu’on trouvait à nous montrer du gardien qui a rendu possible la conquête des deux dernières Coupes Stanley du CH étaient celles où on le voyait vociférer contre un arbitre ou enguirlander un de ses joueurs. Pas un seul clip de l’entraîneur qui a mené son équipe junior à la Coupe Memorial. Sa dignité et son aplomb en conférence de presse la semaine dernière, si elles ne font jamais taire ses détracteurs, ont montré un tout autre visage de Patrick Roy.

«Ben content» pour tous et bonne prochaine saison!