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Isabelle Larouche et Cathy Primeau, toutes deux à la tête des Productions Z’ailes Fées [www.zailesfees.com]. Trouvez la porte du lutin Paco, sur cette photo.

Suivez la piste des fées du Vieux-Saint-Eustache

Publié le 20/02/2017

Leurs yeux s’allument d’un vif éclat et leurs mains dessinent des arabesques sur lesquelles se déposent des mots empreints de magie. Elles racontent une histoire à ce point abracadabrante et tellement peu probable… qu’on a juste envie de les croire! De croire que des fées ont véritablement établi leurs quartiers dans le Vieux-Saint-Eustache. Et ce ne sont pas les preuves qui manquent.

Eh oui, des fées et des gnomes! Qui portent des noms aussi colorés que Fanfarine, Dauphinelle, Rosélart Beauregard ou même Ti-Poil, nées dans le carillonnement du clocher de l’église, qui se faufilent à l’intérieur de certains commerces et bâtiments publics par de toutes petites portes expressément fabriquées pour elles.

Les Productions Z’Ailes Fées

Issues de l’imagination d’Isabelle Larouche (auteure jeunesse et conteuse) et Cathy Primeau (artiste multidisciplinaire), toutes deux à la tête des Productions Z’ailes Fées, un organisme créé de toutes pièces pour appuyer ce projet, ces créatures fantastiques jalonnent désormais un circuit touristique qui compte 34 stations (pour l’instant), là où le promeneur, s’il ouvre l’œil et le bon, trouvera une porte de fée, une illustration du personnage et un texte qui nous raconte son histoire.

«C’était d’abord un rêve, souffle Isabelle Larouche. J’avais écrit une histoire où il était question de portes de fées, dans le cadre d’un projet scolaire, quand j’étais enseignante, et ç’a fait boule de neige.»

Munie de cette idée, elle avait d’abord approché une première municipalité qui s’était montrée dubitative, avant de raffiner son approche pour trouver une oreille plus attentive à Saint-Eustache. Dans l’intervalle, elle a croisé la route de Cathy Primeau, vivement intéressée par ce projet singulier. Elles seraient donc deux à porter la chose, mais bientôt 150, puisque les bonnes idées provoquent souvent des ralliements inespérés.

Les premières portes ont été dessinées par des jeunes de l’école Liberté-Jeunesse, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, et bientôt, de nombreux artistes (sculpteurs, illustrateurs et auteurs) ont mis la main à la pâte pour donner une forme, un fond, un visage, bref, de la substance à cet univers magique qui a désormais ses assises dans le concret.

«On aimait l’idée que ce soit collectif, que ça devienne un projet communautaire», exprime Cathy Primeau. «De mon côté, j’aime m’impliquer dans mon quartier, poursuit Isabelle Larouche. J’aime donner voix aux autres artistes, aussi». «C’est vrai qu’il y a peu de choses qui nous (les artistes) rassemblent», renchérit Cathy Primeau.

De leur côté, les commerçants qui hébergent ces créatures fantastiques ont été séduits par l’idée qu’on en ferait un circuit touristique. «Notre mission, par conséquent, est d’animer ce circuit touristique, de le rendre vivant et de le faire rayonner», indique Isabelle Larouche. Tous ont aimé l’idée au point où certains s’y sont même investis artistiquement en participant à la création de leur porte de fée et de leur personnage. Ils vont parfois jusqu’à jouer le jeu auprès de leur clientèle, à qui ils affirment qu’un petit être est sans doute en train de les observer… Si vous commandez un gâteau pour une fête spéciale à la Boulangerie artisanale du Vieux-Saint-Eustache, par exemple, il se pourrait bien qu’il soit livré par la fée Fanfarine en personne! Comme quoi le projet initié par Isabelle Larouche et Cathy Primeau est désormais un électron libre.

La suite des choses

Pour dire les choses autrement, ces portes de fées sont de véritables portes ouvertes sur l’imaginaire. Elles nous sortent du concret, du réel, du quotidien. «Elles nous inspirent, elles apportent de la joie et du rêve, quelque chose qui va habiter Saint-Eustache d’une autre manière», résume Isabelle Larouche.

On peut faire rapidement le tour du circuit des Portes de fées en une heure, mais on peut aussi prendre son temps. Par ailleurs, les Productions Z’ailes Fées sont à imaginer la suite des choses. Une deuxième vague de «lieux habités» (il y a de la demande), un projet de livre (un grimoire magique) et de forêt enchantée, une parade comme celle qui avait été organisée à l’automne, jusqu’à des ateliers artistiques, des visites guidées, des rencontres d’auteurs, bref, quantité d’événements destinés à mousser l’idée qu’il y a de la magie dans le Vieux-Saint-Eustache, un monde qui échappe désormais aux deux artistes qui l’ont créé.