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Le défi des villes: devenir créatives et proactives

Photo Benoît Bilodeau – Le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, et la présidente de la CCI2M, Caroline Parent, accompagnés des partenaires de ce dîner, à savoir Pierre-Marc Langlois, du Groupe JCL, Caroline Vallerand, de la Caisse Desjardins de Saint-Eustache–Deux-Montagnes, et Nicolas Samson, de BSA Groupe Conseil.

Le défi des villes: devenir créatives et proactives

Publié le 30/01/2020

Face aux responsabilités toujours plus nombreuses que les villes ont aujourd’hui à assumer, celles-ci doivent non seulement garantir la pérennité et la qualité des services à leurs citoyens, mais également préparer l’avenir et poser les gestes conséquents qui permettent le développement économique et social de leur milieu respectif.

Voilà l’un des messages que le maire de Saint-Eustache, Pierre Charron, avait à livrer lors d’un récent dîner de la Chambre de commerce et d’industrie MRC de Deux-Montagnes (CCI2M) au cours duquel il a présenté le budget de l’année 2020 de son administration, parlé des projets à venir, mais aussi abordé ce défi qu’ont à relever aujourd’hui les villes.

«Autrefois, et je ne remonte pas nécessairement aussi loin qu’au temps des Filles de Caleb, notre mission première consistait essentiellement à fournir des services aux propriétés, collecte des ordures, approvisionnement en eau, services d’égouts, de déneigement, d’entretien des chemins, d’éclairage de rues. À l’exception des grandes villes, la plupart des municipalités n’avaient même pas de service de police. Et les services de sécurité incendie opéraient avec peu de moyens. Aujourd’hui, les villes assument une double mission, avec l’obligation d’offrir des services aux propriétés et, aussi, des services aux individus, lesquels sont liés à une foule de domaines, du transport aux loisirs, de la santé à la culture, de l’éducation au plein air» , a d’abord relevé le maire Charron, pour qui il s’agissait d’un 11e discours annuel devant les membres et invités de la CCI2M.

Des ententes profitables

En attendant une refonte complète de la fiscalité municipale qui accorderait aux villes de nouveaux moyens pour diversifier la source de leurs revenus, celles-ci doivent en imaginer de nouveaux chaque année, selon les dossiers à régler, pour éviter d’alourdir le fardeau de leurs contribuables.

Parmi ces moyens que la Ville de Saint-Eustache a mis de l’avant, il y a, a énuméré M. Charron, les ententes intermunicipales, comme celles avec la Cour municipale de Deux-Montagnes, qui dessert les villes de la MRC de Deux-Montagnes, et la Ville de Boisbriand, pour un partage d’équipements et de compétences en matière de sécurité incendie.

«Nous partageons le Complexe aquatique avec la Ville de Boisbriand et avons aussi une entente réservant des plages horaires aux citoyens de Deux-Montagnes. Nous avons également conclu une entente ponctuelle avec la Ville de Laval, pour la location du Complexe aquatique, où se tiendront les compétitions de natation dans le cadre des Jeux du Québec 2020. Et tout récemment, nous venons de conclure une entente avec la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes, pour un partage de notre expertise en matière de technologies de l’information. Notre centre d’appels 911 est un autre exemple probant, puisqu’il dessert plusieurs municipalités, ce qui nous permet à tous de réaliser des économies appréciables et d’accroître notre efficacité» , d’ajouter M. Charron.

L’Innoparc Albatros et l’Autodrome St-Eustache

Ce dernier n’a pas manqué, parmi les opportunités qu’une ville doit saisir, d’aborder l’acquisition, en 2012, des terrains du Club de golf Deux-Montagnes pour en faire un parc d’affaires, «la meilleure décision que nous pouvions prendre» , n’a-t-il pas hésité à dire. «Uniquement en termes de revente des terrains, l’Innoparc Albatros a généré à ce jour des surplus de 7,6 M$. Et ce n’est pas fini» , de faire valoir l’élu.

Pour le maire Charron, une autre belle opportunité se présente avec la possibilité d’acquérir l’Autodrome St-Eustache, mais cette transaction nécessite l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole (CPTQ).

«Il s’agit là d’une occasion unique de régler un certain nombre de nuisances et d’accroître du même coup notre potentiel de développement économique. Les instances régionales, métropolitaines et gouvernementales ont déjà donné leur accord au changement de vocation et d’usages du site de l’Autodrome, où pourrait se réaliser un projet porteur qui respecterait le milieu agricole environnant. Il importe de parler d’une seule voix. Comme nous l’avons déjà fait dans d’autres dossiers, dont celui du passage de la ligne électrique d’Hydro-Québec en territoire agricole» , d’affirmer M. Charron.

Bref, la mission première des villes, devenues au fil des ans des gouvernements de proximité, s’est radicalement transformée au cours des cinq dernières décennies et, de l’avis du maire de Saint-Eustache, celles-ci se doivent plus que jamais d’être créatives et proactives afin de réaliser des économies d’échelle, à défaut de bénéficier d’une refonte complète de la fiscalité municipale.