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LE CISSS et le SPLL se renvoient la balle

LE CISSS et le SPLL se renvoient la balle

Publié le 10/09/2017

Au cours du dernier mois, à trois reprises, pendant une période de 8 heures chaque fois, aucune ambulance n’était stationnée à Oka pour répondre aux urgences. Qui est responsable de cette situation? Difficile à savoir.

Dans La Concorde du 30 août dernier, le syndicat des paramédics des Laurentides, par la voix de son président, Yan Bonhomme, dénonçait ce manque de couverture qui, disait-il, mettait la population en danger. Il pointait alors du doigt le CISSS des Laurentides qui, disait-il, «n’a pas voulu payer pour remplacer les ambulanciers» . Ceux-ci, rappelons-le, fonctionnent selon un horaire de factions et bénéficient d’une pause obligatoire de 8 heures consécutives par période de 24 heures, ce qui avait causé cette absence de couverture ambulancière.

Au CISSS des Laurentides, mis au fait des cette affirmation du président du syndicat http://des ambulanciers, on avait rapidement rejeté la faute sur le SPLL (Services préhospitaliers Laurentides-Lanaudière), gestionnaire des ambulances dans la région, affirmant, entre autres, que s’il n’y avait pas d’ambulances à Oka, de minuit à 8 h, le 24 août, notamment, c’est parce que «l’entreprise ambulancière n’a pas remplacé les ambulanciers affectés à ce territoire» .

Réactions du SPLL

Antonietta Marro est directrice des ressources humaines au SPLL. Elle n’a pas apprécié entendre de la bouche de la porte-parole du CISSS des Laurentides que la faute était imputable à l’entreprise qu’elle représente.

«Le CISSS tente de jeter la responsabilité qui lui revient sur le SPLL. Nous sommes soucieux de la qualité de services que nous offrons à notre clientèle. Il était donc important pour nous de rectifier les faits. Ce n’est pas vrai que la décision de remplacer [http://des ambulanciers] revient au SPLL» , a d’abord déclaré Mme Marro, insistant sur le fait que le CISSS a toujours été celui qui autorisait l’ajout d’une équipe d’ambulanciers pour remplacer ceux qui se voient obligés de se reposer et qui sont donc non disponibles pendant cette période de repos.

«Lorsque nous mettons une équipe en repos, de poursuivre Antonietta Marro, si nous voulons déployer une équipe de plus à Oka, le CISSS doit l’autoriser et le financer. C’est clairement indiqué au contrat que nous avons signé avec le ministère de la Santé en avril 2017.»

Selon Mme Marro, l’horaire de faction, propre à Oka, est l’unique responsable de cet imbroglio.

«Dans toutes les zones que nous desservons, dit-elle, Oka est la seule qui reste où l’horaire de faction est appliqué. Dans toutes les autres zones, cet horaire a été retiré avec les années. Les ambulanciers travaillent donc à l’heure. La zone d’Oka ne peut plus rester en horaire de faction. Ce n’est plus adapté à la réalité.»

Pour que l’horaire de faction soit converti en horaire à l’heure, comme c’est le cas partout ailleurs dans la région, ce qui éviterait les périodes de repos forcés, il n’en tient qu’au CISSS et au ministère de la Santé, insiste la porte-parole du SPLL.

«Le CISSS a déjà fait des représentations devant le ministère pour tenter de faire convertir l’horaire. On nous a alors dit qu’il s’agissait d’une priorité provinciale du ministère, mais rien n’a jamais changé alors que le volume d’appels ne cesse de croître.»

Selon les plus récentes statistiques obtenues, 1 323 appels ont été faits d’Oka, en 2016, pour obtenir les services d’une ambulance comparativement à 1 246 pour 2015. Le temps de réponse moyen a quant à lui diminué passant de 19 à 18 minutes, entre 2015 et 2016.