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Le chemin de la Grande-Côte au 20e siècle: urbanisation et modernisation

Le chemin de la Grande-Côte au 20e siècle: urbanisation et modernisation

Publié le 07/04/2009

Pour le chemin de la Grande-Côte, à Saint-Eustache, le 20e siècle rime avec urbanisation, précise l’historien Jonathan Lemire, au cours de sa conférence historique sur les origines de ce chemin.

«Jusque dans les années 1940, le chemin de la Grande-Côte demeure essentiellement rural. Quelques familles importantes au 20e siècle: Goyer, Théoret, Labelle, Groulx, Désormeaux et Bélanger.» Un exemple typique, selon Jonathan Lemire: «La famille Goyer, avec Odilas Goyer (Gohier), un producteur de lait, fils de Pierre Goyer. Sa famille est originaire de Côte-Vertu, à Montréal.»

Au 333-335, chemin de la Grande-Côte, Jonathan Lemire mentionne le magasin de meubles d’Aquila Ladouceur, qui a pignon sur rue à cet endroit, à l’époque. Il mentionne aussi la présence d’anciennes maisons de pierres à avoir subsisté jusqu’à nos jours dans le secteur de la Grande-Côte. Elles seraient rares.

Peut-être certains se rappelleront-ils des plages de la rivière des Mille Îles. M. Lemire note celle de Terrasse René (64e Avenue). On y trouve des restos et un cinéma en plein air. Elle est le lieu de concours et de parades. Bref, un endroit très animé! Il mentionne aussi la «présence de plusieurs chalets d’été construits entre le chemin de la Grande-Côte et les berges de la rivière, de sobres constructions de bois montées sur pilotis appelées chalets à talons hauts».

La fin des années 1940 voit se développer le lotissement des terres de la Grande-Côte, «jusque dans les années 1950 et 1960, précise l’historien. L’apparence et la vocation du secteur deviendront domiciliaires et commerciales. Dans les années 1960, les noms de rue deviennent d’anonymes avenues numérotées.» Dans les mêmes années, le ministère des Transports du Québec approche Jean-Guy Mathers pour l’exploitation d’une carrière. «Le but est de développer l’autoroute 640. L’ouverture autoroute 640, en 1961, aura pour effet une diminution de l’achalandage sur la Grande-Côte», dit M. Lemire.

Les années 1970 sont marquées par un processus de fusion au Québec, rappelle-t-il. La région n’y échappe pas, et une demande pour la fusion de la Paroisse et du Village de Saint-Eustache est transmise au gouvernement provincial en août 1971. «La requête sera acceptée en octobre de l’année suivante, dit M. Lemire. L’administration de la nouvelle Municipalité de Saint-Eustache s’engage à paver les rues de la paroisse au plus tard un an après la décision du conseil municipal à ce sujet.»

La Grande-Côte est alors un «secteur rural important. Le chemin en soi mesure 30 pieds de largeur. Il n’y a ni pavé ni trottoir». À cette époque tout à faire. Jonathan Lemire note l’absence de plusieurs services ou infrastructures dans la paroisse, qui compte une population de 8 000 personnes: hôtel de ville, corps policier, corps d’incendie, usine de filtration, usine d’épuration, garage municipal, équipement récréatif, équipement lourd. «Le début des années 1980 rime avec un boom démographique qui a pour effet d’urbaniser complètement le chemin de la Grande-Côte», dit-il. Aujourd’hui, il retient trois grands travaux qui concernent la Grande-Côte: réfection du pont Arthur-Sauvé, construction d’une nouvelle bibliothèque et revitalisation de la 344.