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La Passionata, une deuxième pomme «toute québécoise» bien accueilie
 
 

Sous sa couleur jaune teintée de rose sur sa face ensoleillée

La Passionata, une deuxième pomme «toute québécoise» bien accueilie    

Publié le 25/11/2015

Heureux de l’accueil qu’ont reçu les nouvelles pommes Rosinette et Passionata, qui ont respectivement fait leur apparition l’an dernier et cet automne, l’hybrideur Roland Joannin, de Saint-Joseph-du-Lac, croit que celles-ci pourront trouver définitivement leur niche d’ici cinq ans, le temps qu’elles soient cultivées dans un plus grand nombre de vergers à travers le Québec.

 

«C’est un beau succès, pour l’immédiat. Comme la Rosinette, la nouvelle pomme Passionata s’est écoulée en l’espace de quelques semaines, ici dans la région. Il en reste encore au Verger de la Montagne, au Mont-Saint-Grégoire, où la majorité des pommes ont été cultivées. Ce qui est intéressant, c’est que les foodies du Plateau-Mont-Royal, par exemple, c’est-à-dire les personnes passionnées de la nourriture, n’ont pas hésité à se déplacer à Oka et à Saint-Joseph-du-Lac pour s’en procurer», d’indiquer celui qui est à l’origine de ces deux nouvelles pommes «toutes québécoises».

Tout comme la Rosinette, la Passionata est une création du collectif La pomme de demain, un regroupement d’une cinquantaine de producteurs agricoles et de gens de divers horizons. Celui-ci a été fondé il y a 25 ans cette année, avec l’objectif de diversifier la production pomicole en tentant de trouver de nouvelles variétés adaptées aux conditions climatiques du Québec, ayant un rendement satisfaisant et dont le fruit est d’excellente qualité.

La pomme «qui ne goûte pas la pomme»

Si la Rosinette, est croquante en bouche, fruitée et sucrée, avec une petite pointe d’acidité, la Passionata n’a rien, au goût, d’une pomme, malgré son apparence première. Reconnue pour son goût atypique, elle est, en fait, appelée par ses créateurs mêmes, la pomme «qui ne goûte pas la pomme». À la fois parfumée et croquante, elle révèle, au goût, des saveurs rappelant le raisin muscat et le fruit de la passion.

Français d’origine, de Lyon plus précisément, Joséphois d’adoption depuis qu’il a effectué un stage en 1982, Roland Joannin soutient que le goût particulier de la Passionata, en fait aussi un produit de transformation alléchant auprès des cidriculteurs, ainsi que des acteurs du milieu de la restauration. Elle se cueille, précisons-le, tardivement à la mi-octobre et peut être conservée jusqu’à la fin du mois de décembre en raison de son peu d’acidité.

Comme cela a été le cas pour la Rosinette, c’est un long processus de plus de 20 ans qui a mené à la commercialisation, cet automne, de la nouvelle pomme Passionata. En fait, c’est en 1993 que M. Joannin, également conseiller agricole, opérait un croisement en hybride du New Jersey, qui donne une pomme jaune peu acide, et un arbre inconnu qui serait possiblement, croit-on sans en être sûr à 100 %, un Golden Russet. Il s’agit de la Q-370.

Après différentes étapes franchies avec succès, de premières dégustations à l’aveugle, effectuées en 2008, placent la Q-370 première parmi 10 pommes. En 2009, le regroupement La pomme de demain dépose une demande de brevet, et c’est en 2013 que le nom de Passionata est attribué à la Q-370. Celle-ci sera brevetée au mois de septembre dernier, un mois donc avant d’être fin prête à être croquée et dégustée.

Une production appelée à augmenter

Selon M. Joannin, la production des deux nouvelles pommes pourrait, si tout va pour le mieux, être dix fois supérieure à celle enregistrée cet automne. Dix tonnes de Rosinette ont été produites cette année, comme l’an dernier d’ailleurs, alors que 15 tonnes de Passionata ont été récoltées dans huit vergers à travers le Québec, entres autres, à Oka, chez Jude-Pomme, au verger Cœur de pomme, ainsi qu’à Saint-Joseph-du-Lac, à la Ferme Villeneuve.

«Les consommateurs étant davantage intéressés par les produits du terroir, les deux pommes créent un bel engouement et ouvrent très certainement de nouveaux créneaux», de conclure l’hybrideur qui travaille d’ailleurs à élaborer, toujours avec le regroupement La pomme de demain, de nouvelles pommes québécoises qui pourraient voir le jour d’ici cinq à sept ans.

Pour plus d’information sur la Passionata, il suffit de visiter le [www.agropomme.ca].