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Carrefour Capital: le chaînon manquant?

(Photo Michel Chartrand) – Normand Lemay, veilleur pour Carrefour Capital dans la MRC de Deux-Montagnes, et Luc Chartrand, fondateur de HTT Technologies, posent devant la carrosserie du Pléthore, un véhicule de type supercar en développement à Saint-Eustache.

Carrefour Capital: le chaînon manquant?

Publié le 10/04/2009

Le nerf de la guerre lorsqu’on est entrepreneur, c’est le financement de ses projets. Mais ce ne sont pas tous les projets d’affaires qui conviennent aux emprunts traditionnels contractés auprès des institutions bancaires. Lorsque les banquiers sont plus frileux, on peut faire appel à un organisme qui œuvre dans le domaine du capital de risque: Carrefour Capital.

Carrefour Capital a pour mission de favoriser le développement économique en fournissant aux entrepreneurs et aux investisseurs une base de données susceptible de répondre à leurs besoins de capitaux ou à leur recherche de projets d’affaires.
«La clé de la réussite des entreprises en démarrage ou en expansion c’est notamment leur accès au financement. Or, les institutions financières recherchent plutôt un minimum de risques et un maximum de garanties. Le capital de risque intervient à ce moment-là», explique Normand Lemay, commissaire au développement économique au Centre local de développement (CLD) de la MRC de Deux-Montagnes.

Carrefour Capital divise le capital de risque entre les fonds institutionnels et les investisseurs privés: «Les premiers sont réticents à s’impliquer seuls et ouvrent donc des opportunités aux seconds, explique-t-on sur le site Web de Carrefour Capital. Les investisseurs informels peuvent offrir le capital recherché, mais aussi les compétences nécessaires au succès d’une entreprise. Ils sont par contre mal connus puisqu’ils n’ont pas l’envergure nécessaire à la promotion de leurs services. Carrefour Capital a été conçu et créé pour permettre une meilleure gestion des offres et des demandes de capital de risque privé au bénéfice des entreprises créatrices d’emplois.»

Carrefour Capital permet aux entrepreneurs et aux investisseurs de se retrouver en un lieu commun. Il s’agit d’un réseau de bases de données locales de projets d’affaires et de sources de capital de risque. Mis sur pied par la SODET-CLD de la MRC de Thérèse-De Blainville, il comptait, à la mi-mars 2009, un montant de 2 072 465 852 $ de capital de risque, dont 468 633 052 $ de source privée. Quelque 430 occasions d’affaires sont aussi recensées dans le réseau.

L’information gérée localement

Même si le réseau d’investisseurs et d’entrepreneur déborde largement les frontières du Québec, l’information en ce qui a trait aux dossiers est tout de même gérée localement. Chaque inscription fait l’objet d’une validation de la part d’un responsable local du développement économique que Carrefour Capital a désigné comme son représentant. Il s’agit du veilleur. «Ce dernier, en tant qu’intermédiaire privilégié, garantit la crédibilité des inscriptions et joue un rôle primordial dans la confidentialité dont est imprégné tout le processus de transmission de l’information», précise-t-on chez Carrefour Capital. Dans la MRC de Deux-Montagnes, c’est Normand Lemay qui occupe cette fonction. Le rôle d’un veilleur est de s’assurer du sérieux de la demande. S’il juge que l’occasion d’affaires ne correspond pas aux standards des investisseurs ou qu’elle n’est pas crédible, il se réserve le droit de refuser de la diffuser.

L’inscription et la participation sont gratuites, tant pour les entrepreneurs que pour les investisseurs. Pour s’inscrire, il suffit de consulter la liste des organismes accréditeurs locaux de Carrefour Capital, accessible via le site [www.carrefour-capital.com]. Pour la région, on peut faire le [www.carrefour-capital.com/Deux-Montagnes]. Les entrepreneurs ou investisseurs qui désirent s’inscrire doivent remplir une fiche détaillée, laquelle sera accessible seulement au veilleur, à cette étape.

Après avoir reçu une demande, le veilleur entrera en contact en vue d’amorcer le processus de validation. Sur le site de Carrefour Capital, on précise que seules les informations non confidentielles seront affichées dans la banque de données. Les investisseurs potentiels pourront prendre connaissance du projet et, grâce à leur inscription au Carrefour Capital, entrer en contact avec le veilleur responsable du dossier. On peut aussi y inscrire une entreprise à vendre, en complétant le formulaire d’inscription «Projet d’affaires».

Le développement du Pléthore

Carl Descoteaux, un des investisseurs du projet HTT Technologies, témoigne de son expérience. L’entreprise, qui vise la commercialisation d’une voiture à conduite centrale de type supercar, a été imaginée puis fondée par Luc Chartrand, il y a huit ans. L’atelier de conception, le centre d’essai et les bureaux administratifs de HTT Technologies sont situés à l’autodrome de Saint-Eustache.
«Au début, il voulait vendre quelques véhicules au Québec, explique M. Descoteaux, lui aussi fondateur de l’entreprise et passionné de voitures. Maintenant, on vise une distribution mondiale.» La Pléthore est le premier modèle de l’entreprise, qui dit vouloir proposer une voiture sport alliant performance extrême, allure sophistiquée et technologie avancée tout en assurant confort, sécurité et fiabilité.

Le Québec n’a pas une culture de l’automobile très développée, en tout cas pas dans le créneau occupé par HTT Technologies. «C’est comme essayer de vendre le hockey en Afrique», poursuit M. Descoteaux. La grande difficulté reste de trouver le financement. L’entreprise est à la recherche d’investisseurs pour la phase de production et de mise en marché. À la fin février dernier, l’entreprise annonçait que le processus de commande du Pléthore 2010 était amorcé et que la livraison des premiers exemplaires était prévue pour bientôt.