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<strong>Un récit d’«imperfectionnistes»</strong>

Une scène de la pièce Les imperfectionnistes, où le déclin du journal s’installe doucement.

Un récit d’«imperfectionnistes»

Publié le 25/05/2012

Les élèves de premier cycle du secondaire formant la Troupe Nova de la polyvalente Deux-Montagnes ont présenté sur trois soirs leur pièce de théâtre annuelle s'intitulant Les imperfectionnistes, tirée du roman de Tom Rachman et mise en scène par Pier-Luc Legault.

Les neuf comédiens ont pris place sur une scène particulière où des panneaux blancs inégaux séparaient l’espace de jeu en deux. Ils servaient à la projection d’images ou à des jeux d’ombre relatant le passé de l’histoire.

En effet, la pièce relate l’évolution d’un journal jusqu’à aujourd’hui, avec ses torts et ses travers, ses épreuves et ses bons coups. Si, à l’arrière, se déroulaient parfois des morceaux d’histoire du passé, le devant servait à mettre en scène les éléments du présent.

Le metteur en scène Pier-Luc Legault a pris le pari d’adapter un roman d’une certaine envergure qui relate que la perfection n’existe pas. Une œuvre qui contient des personnages assez torturés dans le milieu du média écrit. «Dans un monde où l’on tente sans cesse de mieux performer et d’exceller, ça fait du bien, et spécifiquement au secondaire je crois, de voir que, même dans les coulisses des plus grands symboles de la perfection, rien n’est parfait», écrit-il dans le programme.

Une histoire un peu tordue qui a assez bien été interprétée par les élèves, mais qui, somme toute, comportait des scènes parfois décousues entre elles. Un défi de taille, spécifiait le metteur en scène dans le programme, et c’est certainement vrai.

Des changements de décors et de lieux se sont succédé sans cesse pendant la pièce. Le tout exécuté par une équipe vraiment impressionnante de 12 techniciens bénévoles. Des endroits qui se sont promenés de la salle de rédaction, à un appartement en passant par l’Égypte, son marché avec des femmes voilées ou différents restaurants, et même un taxi. Des efforts de création visibles dans les décors, les costumes et la mise en scène.

Néanmoins, la pièce était d’une certaine longueur, ce qui souligne certainement le talent de la troupe à apprendre autant de texte, mais qui entache véritablement le rythme du récit. La première partie s’est terminée après deux heures de spectacle pour un total de plus de trois heures, ce qui a inévitablement affecté la qualité de l’écoute et de l’intérêt du public.

L’adaptation du roman a peut-être été laborieuse pour le metteur en scène, rendant parfois la compréhension de l’histoire plus difficile. Toutefois, certaines scènes ont été particulièrement intéressantes, soit par leur dialogue ou leur silence.

Notons la performance d’Émilie Marien dans ses deux rôles, celui de Herman Cohen, le correcteur pointilleux du journal, et de Rich Snyder, un correspondant étranger importun, mais attachant pour le public par sa couleur.

Les élèves qui ont commencé à pratiquer à la mi-septembre ont rendu un spectacle impressionnant au niveau technique et des transitions sur un sujet jugé ironique par le metteur en scène qui se dit lui-même perfectionniste.