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Un piano, un violon et Prokofiev au programme

Un Piano, Un Violon Et Prokofiev Au Programme

Un piano, un violon et Prokofiev au programme

Publié le 06/02/2018

Non, aucune voix ne s’y fera entendre et c’est plutôt le piano de Jean-Sébastien Lévesque et le violon de Victor Fournelle-Blain qui chanteront, sur les partitions de Prokofiev (1891-1953), dans le cadre d’un concert-bénéfice au profit de l’Ensemble choral Saint-Eustache (ECSE) qui sera présenté en après-midi, le dimanche 18 février, au Centre d’art La petite église.

Les habitués de l’ECSE savent que M. Lévesque en est le directeur artistique, peut-être ignoraient-ils qu’il est aussi un pianiste accompli et que c’est à ce titre qu’il se produira avec Victor Fournelle-Blain, notamment récipiendaire du Golden Violin Award 2014, de l’Université McGill, du Prix d’Europe 2012, et du deuxième prix du Concours OSM Standard Life 2010. On ajoute, à ces notes biographiques, qu’il se produit régulièrement avec des musiciens de renom, tels Charles Richard-Hamelin, Andrew Wan et Brian Manker.

Trois œuvres majeures

Ensemble, les deux instrumentistes interpréteront la Sonate pour violon no 1 en fa mineur, de même que la Sonate pour violon no 2 en ré majeur, toutes deux comprenant quatre mouvements. S’intercaleront les Cinq mélodies pour violon et piano, du même Prokofiev, ce qui donnera un concert permettant d’embrasser le spectre créatif de ce compositeur russe de l’époque moderne.

«Ce sont trois œuvres majeures de son répertoire» , de résumer Jean-Sébastien Lévesque, lors d’un point de presse tenu à l’hôtel de ville de Saint-Eustache, ajoutant qu’elles contribueront à un programme varié qui couvre pratiquement toute l’œuvre de Prokofiev pour violon et piano.

«La première sonate est probablement l’une des œuvres les plus lourdes de Prokofiev, mais aussi l’une des plus touchantes» , dira le pianiste, précisant qu’elle fut écrite entre 1938 et 1946, c’est-à-dire pendant le Deuxième Guerre mondiale, dont elle porte toute la noirceur.

Quant aux Cinq mélodies, elles furent d’abord écrites pour la cantatrice Nina Kochitz, en 1920, avant d’être transcrites pour le violon, en 1925. «Il s’agit de cinq mélodies qui nous rappellent le folklore traditionnel russe» , précise Jean-Sébastien Lévesque.

Pour ce qui est de la deuxième sonate, on apprendra qu’elle fut, à l’origine, composée pour flûte et piano, en 1943, avant d’être réécrite pour le violon, environ deux ans plus tard. Depuis, violonistes et flûtistes affirment qu’elle sied mieux à leur instrument respectif. «Je ne devrais pas me compromettre, mais j’ai toujours eu l’impression que, dès le départ, elle avait été écrite avec un violon en tête. Beaucoup de choses semblent étranges pour une flûte alors qu’au contraire, elles sont tout à fait naturelles pour un violon» , exprime le pianiste à propos de cette œuvre qu’il décrit comme étant plus entraînante que la première.

Le meilleur des deux mondes

Et pourquoi ne pas avoir programmé au moins une œuvre chantée, dans ce concert qui profitera tout de même à un ensemble choral? Pour deux raisons, dira M. Lévesque, lequel considère tout d’abord que cette option permet de présenter quelque chose de différent.

Par ailleurs, le pianiste citait un texte qu’il partage régulièrement avec ses choristes, c’est-à-dire une réflexion offerte par le musicologue Ernest Ansermet, en préface à l’ouvrage de Pierre Kælin, intitulé Le livre du chef de chœur (1949). Celui-ci observait que le monde de la musique se déclinait en deux catégories: ceux qui la font et ceux qui l’écoutent, l’un et l’autre n’échangeant pratiquement jamais leur rôle. Autrement dit, ceux qui font de la musique n’assisteraient que très rarement à un concert, et vice-versa. La pratique du chant choral, pour Jean-Sébastien Lévesque, permet de démocratiser la musique. Dans la même foulé, convier les choristes au concert du 18 février, leur permet d’entrer en contact avec une autre manière de faire de la musique et, par le fait même, d’enrichir leur culture musicale.

Le concert sera présenté en tout début d’après-midi, c’est-à-dire à 13 h, le dimanche 18 février et l’on espère y accueillir entre 180 et 200 spectateurs, lesquels pourront y assister en échange d’une contribution volontaire. Les profits (l’objectif est de 1 500 $) serviront à financer le grand concert de fin d’année de l’ECSE, lequel sera consacré au Stabat Mater, d’Anton Dvorak. À noter que le Centre d’art La petite église est situé au 271, rue Saint-Eustache, à Saint-Eustache. Information et réservation: Marie-Josée Cadieux, 450 473-6184; choralesainteustache@gmail.com.