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Toponymie mirabelloise #3: Saint-Canut

Une statue représentant Saint-Canut dans une église danoise.

Toponymie mirabelloise #3: Saint-Canut

Publié le 21/02/2021

Dans le cadre de cette troisième capsule en lien avec l’histoire et la toponymie de Mirabel, il sera curieusement question de monarchies scandinaves et européennes. Il s’agira d’explorer les origines d’un nom très particulier, issu de récits religieux d’un temps plus que passé. Voici le petit récit derrière la dénomination du secteur de «Saint-Canut».

Le village de Saint-Canut, dans les Basses-Laurentides, est situé à environ 38 km au nord-ouest de l’île de la métropole. Il est intégré, depuis le début des années 1970, à la municipalité de Mirabel, alors que ses habitations sont réparties de part et d’autre de la rivière du Nord, à 5 km au nord du site de l’aéroport de Mirabel. Le toponyme est celui de la paroisse érigée, à son origine, en 1857, qui a obtenu son statut municipal la même année.

Le saint patron et le martyr

Saint-Canut est la traduction française d’un nom danois, soit Knud ou Knut. Celui qui a donné son nom au secteur, et qui a vécu de 1040 à 1086, est un monarque de la maison d’Estridsen, en Scandinavie. Pour ceux qui l’ignorent, il s’agit ici d’une région historique et culturelle d’Europe du Nord constituée de trois monarchies constitutionnelles, sises au Danemark, en Norvège et en Suède. Knut est le fils de Sven II. Il est aussi un canonisé, donc considéré comme un Saint de l’Église catholique. Sa fête est célébrée le 19 janvier.

Sous le règne de son frère, Knut envisage d’attaquer l’Angleterre et arrange une alliance avec le comte de Flandre, Robert le Frison, lui aussi brouillé avec les rois anglais. Lorsqu’il était question d’alliance, à l’époque, on considérait bien entendu le mariage.

En 1080, il succède à son frère, Harald III, pour devenir Knut IV, faisant régner l’ordre dans ses États, repoussant les Prussiens et exterminant des pirates. Il fut connu pour ménager l’Église, qu’il comble de dons, et il impose la dîme à ses sujets réticents.

En 1085, en accord avec le roi de Norvège et Robert le Frison (devenu son beau-père par alliance), il prépare un embarquement sur les côtes d’Angleterre, qu’il souhaite conquérir. Mais une révolte éclate l’année suivante, en 1086. Il doit alors abandonner ses plans de conquête en sol anglais. Des aristocrates sont à l’origine de la révolte, eux qui sont opposés aux plans du roi en matière de perceptions de taxes.

Knut s’enfuit des rebelles, mais est tué avec son frère et 17 hommes dans l’église Saint-Alban d’Odense, où il s’était réfugié de la colère de ses ouailles. On lui attribue ensuite des miracles. Il est également considéré à titre de martyr et de saint patron de l’Église catholique.