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Pascal Payant : libre et sans attache

Pascal Payant : libre et sans attache

Publié le 08/05/2020

Le cinéaste Pascal Payant fait toujours cavalier seul dans l’industrie du cinéma et propose un deuxième long métrage encore une fois réalisé aux États-Unis et disponible depuis le vendredi 1er mai, sur iTune et Amazon.

Ce nouvel opus, intitulé Stolen Season, met en vedette l’actrice Abbey Siegworth dans le rôle d’une thérapeute engagée dans une sorte de quête obsessive après avoir croisé un adolescent (Matthew Bilodeau) qui pourrait vraisemblablement être le fils qu’elle avait donné en adoption 17 ans auparavant.

«Ma mère a été adoptée et ç’a toujours suscité un questionnement, pour moi. D’où est-ce que je viens? Quel est mon nom de famille? J’ai décidé de partir de là pour créer une histoire sombre et tendue», explique l’artiste globe-trotter originaire de Sainte-Thérèse qui a trouvé le moyen de jumeler ses deux passions, le cinéma et la découverte du monde, en prenant charge, ou presque, de toutes les étapes de la production (la preneuse de son Alisa Erlikh apparaît tout de même au générique) de ses films.

Un premier film dix fois primé

En 2015, ça avait donné On the horizon, un film réalisé avec un budget de 85 000 $ et racontant l’histoire d’un couple qui se retrouve après une rupture. Le tournage avait principalement eu lieu en Utah, de même qu’en France. Inscrit dans 24 festivals à travers le monde, On the horizon avait remporté une dizaine de prix, ce qui est toujours plaisant, mais ne garantit rien pour la suite des choses, souligne le cinéaste, puisqu’il faut chaque fois repartir à zéro.

Cette fois, Pascal Payant a tourné vers la fin 2018 à Portland, en Oregon, avec un budget de moins de 50 000 $ (entièrement autofinancé), et se montre très satisfait du résultat. «J’ai beaucoup appris de mon premier film, dit-il. Ce qui avait marché et ce qui avait moins bien fonctionné. Cette fois, j’ai voulu sortir de ma zone de confort, écrire une meilleure histoire, aller davantage en profondeur.»

Le cinéaste s’emballe par ailleurs de la performance de ses acteurs qui, dit-il, par la qualité de leur jeu et leur talent, ont contribué à l’évolution du projet. «Ça change tout, exprime Pascal Payant. Ça peut t’amener vers des choses que tu n’avais même pas imaginées. Abbey Siegworth a complètement chamboulé le film, dans le bon sens du terme.»

La ville de Portland, dans ce film, est aussi un personnage important, ajoute le cinéaste, qui privilégie par ailleurs la lumière naturelle. «Tout est tourné dans de vrais lieux. Je cherchais la véritable essence de cette ville et je crois que le film représente parfaitement l’évolution de mon cinéma et de la direction que je prendrai pour les prochains», pense-t-il.

Être le patron

Pour l’instant, Pascal Payant «profite» de la pause imposée par la pandémie de COVID-19 pour achever le montage de son troisième film tournée en Islande, en France et en Suède, et pour écrire le scénario de son cinquième long métrage. Et qu’en est-il du quatrième? En temps normal, le cinéaste serait en plein tournage, en Espagne et au Portugal. Ce n’est que partie remise.

Chose certaine, Pascal Payant ne songe aucunement à changer son approche et continuera de travailler sans équipe. Il aime cette idée d’être libre et sans attache. D’être le patron. «J’y mets mon argent personnel. Je veux donc faire ce que je veux, à ma façon, expérimenter des choses. Le but est toujours d’avoir du plaisir. Sinon ça devient un travail», de dire celui qui, sitôt bouclée l’écriture de son cinquième film, produira un document «pédagogique», une sorte de classe de maître qu’il vendra en ligne et dans laquelle il expliquera comment s’y prendre quand on veut faire des films, partout dans le monde, avec les moyens du bord. «Je vais prendre mes cinq films en exemple pour montrer comment j’ai fait. Ce sera la meilleure école de cinéma qu’on puisse imaginer», lance-t-il.