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<strong>Nicolas Tremblay, alter ego d’Antonin Artaud?</strong>

L’auteur, directeur de rédaction et professeur de littérature Nicolas Tremblay.

Nicolas Tremblay, alter ego d’Antonin Artaud?

Publié le 15/03/2012

 
Pour sa deuxième publication, Nicolas Tremblay s’est commis à travers un premier roman peu commun. En effet, l’auteur bien vivant se raconte à travers une autofiction posthume où il finit par se prendre pour Antonin Artaud. Un exercice de style hors norme attend donc le lecteur avec Une estafette chez Artaud.

C’est le 26 janvier dernier que le roman de Nicolas Tremblay, résidant à Deux-Montagnes, est sorti. En plus d’être auteur et directeur de rédaction chez XYZ La revue de la nouvelle, il enseigne la littérature au collège Lionel-Groulx.

«C’est avant tout un roman qui raconte l’histoire d’un écrivain qui va finir par se prendre pour Antonin Artaud», explique en entrevue Nicolas. Une fabulation sur sa propre vie où son identité se confond peu à peu à celle de l’homme reconnu, entre autres, pour ses textes sur le théâtre.

Antonin Artaud est un homme qui a vécu dans la première moitié du XXe siècle. «C’était un poète surréaliste et il a beaucoup écrit sur le théâtre, mais aussi sur ses pensées. Il avait une poésie fulgurante et demeure une figure mythique. Atteint de nervosité, il avait aussi des troubles psychologiques», explique Nicolas véritablement passionné.

Au courant de sa vie, Artaud aurait vécu des moments de folie où il s’est pris pour divers personnages comme Jésus, raconte Nicolas Tremblay. Il a passé du temps interné dans un asile pendant la Seconde Guerre mondiale où il a subi plusieurs séances d’électrochocs. «Il a beaucoup écrit pendant son internement. Ses textes sont percutants, on ne reste pas indifférent. Quand il sort, il est vieilli, défiguré et édenté. Il a écrit à ce moment les textes les plus importants. Il a gardé tout son génie.»

Nicolas Tremblay assure que son livre s’adresse à tous les lecteurs, puisque l’univers d’Antonin Artaud est amené progressivement. «Le lecteur honnête va me suivre», ajoute-t-il.

Le récit est aussi basé sur l’idée de la double identité, que le messager, l’estafette, se prend pour l’auteur du message. Nicolas a aussi joué avec le sens du mot estafette pour créer un problème d’identité sexuelle. Il précise que parfois, ceux qui sont aux prises avec des troubles psychologiques, comme Artaud, croient qu’ils ont les deux sexes.

Écrit avec une prose assez simple, Nicolas affirme que c’est dans la structure du récit que repose la complexité de son œuvre. «C’est une folie littéraire, très imaginative», souligne-t-il.

C’est après presque quatre ans de recherche et d’écriture que Nicolas Tremblay sort Une estafette chez Artaud avec des illustrations de Sergio Kokis. C’est d’ailleurs avec beaucoup de passion qu’il parle de son roman, comme un enfant qui aurait brisé toutes les règles. Il déclare avec plaisir: «Artaud craignait qu’on ne lui vole son œuvre. Je lui ai fait ce qu’il craignait le plus, je me suis approprié son œuvre!»

Nicolas Tremblay a lancé officiellement son livre à la Coop du collège Lionel-Groulx le 29 février dernier dans une formule 5 à 7. Il sera au Salon du livre de Québec du 11 au 15 avril 2012.