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Le bonheur selon François Massicotte

Le bonheur selon François Massicotte

Publié le 08/06/2018

Le titre du spectacle fait penser à celui qui coiffait ce téléroman éminemment populaire dans les années 1970 et l’affiche dissipe toute équivoque en nous montrant un François Massicotte souriant à belles dents, mais non moins chargé de tout un attirail de jouets, de poupées et d’équipements de sport sur lesquels il vient peut-être de trébucher. Assurément, nous ne sommes pas chez Jean et Jeannette.

Mais nous sommes bien au cœur d’un sujet qui lui est cher et familier puisque la marmaille, chez lui, se compte sur les quatre doigts d’une main. Sortir du bureau pour entrer à l’usine (les devoirs, les lunchs, les bains, les jeux, etc.), il connaît bien ça, il reconnaît l’ampleur de la tâche et il en rigole de bon cœur en conviant son public à faire de même avec lui.

«Au moment d’écrire un spectacle, je m’efforce toujours d’y aller avec ce que les autres ne font pas. À part Réal Béland, je crois bien être le seul humoriste à avoir quatre enfants» , dit-il, ajoutant à l’équation son âge (51 ans), tout comme le fait qu’il ait eu recours, avec sa conjointe, à l’adoption internationale. «Je voulais en faire un numéro et je me suis rendu compte que dans le sujet de la famille, il y en avait plein d’autres. En bout de ligne, c’est devenu la ligne directrice, le sujet unique, et j’adore ça. C’est complètement différent de mes autres spectacles» , ajoute celui qui en est rendu à un 7e solo en quelque 30 ans de carrière.

La famille, on s’y connaît!

L’éducation, les sports, les fêtes d’enfants, le ménage, le partage des tâches, les voyages, le couple, les anecdotes de camping et de glissades d’eau, le filon de la famille est inépuisable. «Et c’est un sujet qui touche tout le monde. Les gens rient parce qu’ils se reconnaissent énormément là-dedans» , souligne François Massicotte.

Il n’en demeure pas moins que tous les humoristes qui ont eu au moins un enfant on écrit au moins un numéro sur la question. Comment faire, alors, pour se démarquer? «Chacun y met tout simplement sa couleur. Un numéro sur le camping, par exemple, ce n’est peut-être pas très original, mais quand je raconte mes anecdotes de camping, si tout le monde rit, j’ai raison de les garder dans le spectacle» , exprime l’artiste qui, dans la vie de tous les jours, n’est pas comme son personnage de scène, c’est-à-dire qu’il n’est pas du genre à s’exclamer continuellement sur ce qu’il est en train de vivre.

«C’est quand je m’installe pour écrire du nouveau matériel que ça se passe. J’essaie de me rappeler des choses que j’ai vécues et de trouver une manière comique de les raconter. Le plus important, pour moi, c’est que les gens s’y reconnaissent, qu’ils aient vécu sensiblement les mêmes choses. Si j’écris sur mon séjour au Koweït, il y aura peu de chances que les gens rient, sauf si je trouve une manière de le raconter» , dit-il en gardant tout de même la porte ouverte.

Simplicité volontaire

Pas de personnage, pas de décors ni de costume, non plus. Les spectacles de François Massicotte sont toujours livrés avec une économie de moyens qui laisse à l’artiste la pleine et entière responsabilité du succès… ou de l’échec. «Encore là, tout est dans la manière. Parce qu’il n’y a rien autour de toi, il faut que tu joues, que tu sois physique, que tu esquisses rapidement les personnages de qui tu parles. De cette manière, tu es complètement libre. Tu peux emmener les gens où tu veux» , apprécie l’humoriste, qui ne déroge qu’une seule fois en introduisant des accessoires destinés à une vente-débarras fictive, un procédé qu’il reprend depuis deux ou trois spectacles. «C’est mon côté Testostérone qui revient!» s’exclame-t-il, en faisant allusion à l’émission qu’il a créée avec Mike Ward, Jean-Michel Dufaux et Marc Boilard, au début du présent millénaire.

Un spectacle bien rodé

Le spectacle a été présenté environ 75 fois jusqu’ici et François Massicotte y trouve toujours le même plaisir, d’autant plus, dit-il, que la chose connaît une évolution constante. «J’y vais selon l’inspiration, en évitant de tomber sur le pilote automatique, en laissant venir les choses comme elles viennent. C’est l’avantage de maîtriser son texte et de pouvoir jouer avec, de niaiser dedans. Quand tu as du plaisir sur la scène, les gens le sentent» , enchaîne François Massicotte, qui a bien hâte de retrouver le public, le samedi 9 juin, à la salle du Zénith.

«J’adore cette salle-là, j’adore Saint-Eustache qui est une ville familiale, et en plus, c’est à côté de chez moi» , de dire ce Rosemérois sans ambition, qui n’a jamais eu de plan de carrière, qui n’en a pas moins tout fait, qui a beaucoup travaillé, qui est heureux comme ça et qui n’a aucune idée de quoi sera fait son prochain projet.

Pour le moment, avec Quelle famille!, il souhaite transmettre l’idée que la famille est l’un des plus grands bonheurs de la vie, un bonheur à prendre tout de suite et maintenant. C’est aussi simple que cela.