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La Revolución du trompettiste Erik Truffaz

Le trompettiste Erik Truffaz a offert une prestation tout en finesse lors de son passage au Centre d’art La petite église.

La Revolución du trompettiste Erik Truffaz

Publié le 09/11/2012

Il y a eu de la belle – et rare – visite au Centre d’art La petite église, alors que le trompettiste de réputation internationale Erik Truffaz s’y est arrêté pour la toute première fois le 27 octobre dernier, à l’invitation du Service des arts et de la culture de la Ville de Saint-Eustache, le temps d’y présenter, entre autres, les pièces de son plus récent album, El Tiempo de la Revolución.

Cette halte dans le Vieux-Saint-Eustache a complété une mini-tournée au Québec qui a mené le trompettiste français né en Suisse, et ses musiciens, à Sherbrooke, Québec et Montréal, laquelle s’inscrivait dans le cadre d’un court séjour en Amérique du Nord durant lequel ceux-ci se sont produits à Edmonton et New York.

Homme de peu de mots, sinon pour s’excuser des dix minutes de retard en début de spectacle, attribuable, a-t-il dit, à une dégustation de poutine, Erik Truffaz s’est cependant révélé un homme de beaucoup de souffle, lui qui a joué de la trompette avec virtuosité et discrétion, laissant échapper de son instrument des notes toutes en finesse.

Accompagné de Marcello Giuliani à la basse, Marc Erbetta à la batterie et Patrick Muller aux claviers, Truffaz a amorcé ce spectacle en interprétant trois pièces de ce plus récent album, le dixième à paraître sur la mythique étiquette Blue Note.

Les pièces de l’album, d’écoute tranquille et reposante, ont, sur scène, pris davantage d’éclat et de personnalité, même si elles auraient mérité des improvisations plus soutenues. En fait, seule la pièce Africa Mist, qui compte parmi les dix du nouvel album, s’est vraiment démarquée en termes de rythmique et d’intensité.

Au programme, Erik Truffaz et son quatuor ont aussi choisi d’interpréter de pièces d’albums précédents, comme Bending New Corners (2005) et In Between (2010). De ce dernier album, il faut souligner l’excellente Lost in Bogota qui a clos le spectacle avec force. Les quatre musiciens sont cependant revenus sur scène pour deux autres pièces, une tranquille et une rythmée, avant de plier bagage et s’envoler, le lendemain, pour la France.

Bref, une «revolución» sans heurts, un spectacle de presque deux heures somme toute assez relax, mis à part trois ou quatre pièces. Surtout, les spectateurs rassemblés au Centre d’art La petite église se rappelleront très certainement encore longtemps de cette «visite rare» et de qualité à laquelle ils ont eu droit.