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Cinéma d’animation: Le meilleur d’Annecy à Ciné‑Groulx

L’affiche de la dernière édition du Festival d’Annecy.

Cinéma d’animation: Le meilleur d’Annecy à Ciné‑Groulx

Publié le 26/09/2014

La question était posée à la blague et Frédéric Lapierre, qui ne la prenait évidemment pas au sérieux, y a répondu quand même: pourquoi cette projection d’un florilège de courts métrages issus du Festival international du film d’animation d’Annecy (France) sera-t-elle, sans contredit, l’évènement majeur des Journées de la culture?

Lui-même auteur, cinéaste, comédien et adjoint à la programmation chez Odyscène, Frédéric Lapierre est à l’origine de nombreux évènements cinématographiques dans la région, incluant cette projection spéciale de films primés qui nous parvient pour une troisième année.

Un premier élément de réponse réside dans le caractère exclusif de cet évènement qui se déroulera le dimanche 28 septembre, dès 14 h, au Théâtre Lionel-Groulx. «La chose n’est possible qu’à cause du pacte d’amitié liant Sainte-Thérèse et Annecy. Ça ne peut pas partir en tournée. C’est comme si Cannes nous envoyait, en exclusivité, un condensé de ses meilleurs films», dit‑il, ajoutant que ça lui permet aussi de réaliser une sorte de «rêve de p’tit gars».

De fait, le Festival d’Annecy, jadis une extension du Festival de Cannes qui a fini par voler de ses propres ailes, est le plus grand évènement mondial consacré au cinéma d’animation. Cette année, alors que le Festival se déroulait en juin, quelque 7 100 professionnels du milieu y ont convergé. On y a projeté 500 films provenant de 73 pays et l’on a enregistré 115 000 entrées aux guichets. Des 26 films primés, dix se retrouveront à Sainte-Thérèse, selon une compilation concoctée par le délégué artistique du Festival, Marcel Jean. L’océan dans une goutte d’eau.

«C’est un fantasme extraordinaire, démesuré», jubile encore Frédéric Lapierre qui se remémore les démarches entreprises, il y a trois ans, pour que la chose soit possible. D’abord, il fallait contacter les dirigeants du Festival («Ça ne coûte rien de demander», dit‑il)… qui n’ont offert aucune résistance.

À la suggestion de ces derniers, et pour contourner les écueils sur la question des droits d’auteur, il fut convenu que cette projection ne ferait l’objet d’aucune commercialisation et qu’elle devrait être offerte gratuitement au public. Les Journées de la culture étant taillées sur mesure pour répondre à cette exigence, la Ville de Sainte-Thérèse n’a pas été difficile à convaincre non plus.

Ainsi, pour une troisième année consécutive, les cinéphiles auront accès à la crème de la crème mondiale des courts métrages d’animation, un genre qu’on a choisi de privilégier parce qu’il permet d’offrir un échantillonnage varié, dans un court laps de temps.

Or, cette fois, les dix films retenus pour la projection térésienne s’adressent à un public âgé de 10 ans et plus (un classement qui peut varier d’une année à l’autre, selon la nature des œuvres primées par le jury), pas qu’ils soient violents ou sexuels, mais tout simplement parce qu’ils sont, en général, teintés d’une certaine abstraction ou parce qu’ils posent un questionnement philosophique qui pourrait rebuter les tout-petits. «Voilà qui vient dissiper un certain malentendu: le cinéma d’animation, c’est pas juste des p’tits bonhommes», relève Frédéric.

Dans son mot de présentation, le délégué artistique du Festival, Marcel Jean, indique par ailleurs que le jury, cette année, a choisi de célébrer davantage les recherches formelles et les expériences esthétiques. Très peu de trame narrative, donc, sauf pour quelques exceptions, comme ce coup de cœur de Frédéric Lapierre intitulé Hasta Santiago, œuvre du Français Mauro Carraro, qui entraîne le public sur le chemin de Compostelle.

«Ce film vaut à lui seul le déplacement», jure Frédéric Lapierre, qui vous invite par ailleurs à «venir voir une variété de choses» comme on visite une galerie d’art, en quête de poésie, de réflexion et de beauté. C’est lui qui animera le tout, en réservant quelques questions aux deux réalisateurs qui seront sur place, le Québécois Nicolas Brault et la Française Perrine Faillet.

Des laissez-passer gratuits sont d’ores et déjà disponibles aux guichets du Théâtre Lionel-Groulx, toujours situé au 100, rue Duquet, à Sainte-Thérèse.