Artistes variés: La bande à Renaud (Mercury – Universal Music France) – [www.labandearenaud.com] – Disons-le d’entrée de jeu. Il n’est jamais aisé de reprendre une chanson d’un artiste connu. Et cela l’est sans aucun doute encore plus quand il s’agit de 14 chansons d’un certain Renaud. Car, il faut le dire, Renaud est un monument de la chanson française, avec ses bons côtés et ses travers. Et celui qui n’a pas sorti d’album depuis 2006 en a tout de même signé 23, et, du nombre, il y a eu de très jolis textes, tendres mais aussi engagés comme l’est le personnage. Voilà donc que l’idée de rendre hommage à Renaud a été lancée. Et pour ce faire, les élus sont, entre autres, Benjamin Biolay, Nicola Sirkis (du groupe Indochine), Grand Corps malade, le rappeur Disiz, Nolwenn Leroy, Elodie Frégé, Carla Bruni et la Québécoise Cœur de pirate. Et après en avoir tant parlé, l’album est maintenant disponible. Et on aimera un peu, beaucoup ou… pas du tout. Car c’est l’impression qui se dégage des premières écoutes. Certaines reprises sont certainement réussies, très même, mais d’autres laissent à désirer et on a l’impression que l’âme de Renaud n’y est pas à l’occasion. C’est au goût de chacun, bien évidemment. Mais pour les reprises qui cartonnent, disons que l’album en vaut le détour. L’album a d’ailleurs connu un tel succès du côté de la France, avec 117 000 copies en à peine un mois, qu’il est maintenant question d’une suite. Finalement, les reprises, les gens aiment bien!
Jill Barber: Fool’s Gold (Outside Music) – [www.jillbarber.com] – Après son album Chansons, paru l’an dernier, sur lequel elle reprenait fort joliment avec son bel accent 12 textes du répertoire francophone (surtout français), voilà que la charmante et pétillante Jill Barber est déjà de retour avec un nouvel album, tout anglophone cette fois, intitulé Fool’s Gold. Réalisé par Les Cooper et Drew Jurecka, deux collaborateurs de longue date, l’album tranche évidemment du précédent, voguant d’un style à l’autre. Il s’amorce ainsi avec Broken for Good qui fait très années Motown; chanson qu’il est aussi possible de découvrir en version française, Brisé pour toujours, sur Internet. Et les genres se multiplient, ballade jazz, ballade country-folk et ainsi de suite. Ce n’est cependant pas un défaut, car l’album, de bout en bout, s’écoute fort agréablement. Difficile, en effet, de ne pas aimer cette très jolie voix.
Da Cruz: Disco e Progresso (Boom Jah Records) – [www.dacruzmusic.com] – Mêlant électro, funk, dance-hall, afro-beat, kuduro, jazz et samba, l’auteure-compositrice et interpète Da Cruz sait comme pas, avec un tel arnesal de rythmes, comment faire déhancher les foules qu’elle croise, elle qui était de passage au Québec il y a peu pour participer au Festival internationale de jazz de Montréal et au Festival d’été de Québec. Et celle-ci n’a pas déçu présentant plusieurs des chansons de son plus récent album, son troisième. Et pas n’importe quel album puisque celui-ci regroupe pas de 21 pièces réparties sur deux CD. Si Mariana Da Cruz est la voix de Da Cruz, il ne faut pas oublier que celle-ci a aussi la complicité du beat maker helvète et ancien membre des Swamp Terrorists (pionniers suisses de l’électro-indus) Ane H. Le premier CD, intitulé Brigt Side, se veut ensoleillé avec ses rythmes disco brésiliens des années 1970 et de bossa-nova. Le deuxième, Dark Side, plus sombre dans une certaine mesure, fait cette fois place aux sons rugueux et industriels (new wave, électro kuduro, indus, break-beat…). Au final, un album coloré et énergique qui va de pair avec le temps chaud de l’été.
Les Hay Babies: Mon Homesick Heart (Simone Records) – [http://leshaybabies.com] – Pour plusieurs, l’un des coups de cœur du récent Festival en chanson de Petite-Vallée, en Gaspésie, a certainement été cette prestation du trio Les Hay Babies, qui réunit trois jeunes femmes du Nouveau-Brunswick, Julie Aubé au banjo, Katrine Noël au ukulélé et Vivianne Roy à la guitare. Seules sur scène, à l’exception de quelques chansons où elles ont été accompagnées par Lisa LeBlanc et Marie-Jo Thério, les trois filles ont su, avec leur entrain, leur musique qui baigne dans l’indie-folk-roots-country et leur bel accent, capter vite l’attention du public réuni au Théâtre de la Vieille Forge. Après un EP de six chansons, sorti en juillet 2012, sur lequel le trio s’est fait connaître, voilà que les Hay Babies ont, au printemps dernier, lancé leur premier «vrai» album , regroupant cette fois 11 nouvelles chansons. À la fois moderne, mais toujours imprégné de ce son banjo-ukulé-guitare et de ces harmonies vocales qui caractérisent le trio, l’album devient rapidement irrésistible à écouter. Comme plusieurs, vous deviendrez vite accro des Hay Babies!