logo journal leveil
icon journal
HSE – Human Stock Exchange

HSE: tome 1 (Dargaud)

HSE – Human Stock Exchange

Publié le 28/01/2013

La bourse: il n’y a pas une journée où il n’en est pas question. Elle est, en fait, le thermomètre de l’économie mondiale, portée par les actions d’entreprises qui, un jour, sont à la hausse, et d’autres jours, à la baisse. Et si, dans un avenir prochain, l’être humain était coté en bourse? Et si le fait d’être coté devait conditionner le train de vie de cet être humain, selon le bon vouloir des actionnaires qui ont investi en lui? L’idée, loin d’être saugrenue, existe déjà puisque les cotations sur les êtres humains existent déjà aujourd'hui, au travers, par exemple, du marché des joueurs de soccer.

Toujours est-il que Xavier Dorrison, scénariste notamment des séries W.E.S.T. et Le Troisième testament, s’est inspiré de cette idée pour élaborer un nouveau genre en bande dessinée: le thriller psychologique d’anticipation économique. Dans le nouveau monde économique imaginé par Dorrison, les crises financières, les émeutes d’actionnaires, les licenciements en rafale et les bourses sont évidemment à la baisse. Toutes les bourses, sauf une, le HSE, pour Human Stock Exchange, inventé par un certain Simon Sax. Mais n’est pas coté qui veut. Il faut être brillant dans sa spécialité, en santé et plein de potentiel. Vendeur de voitures par visio-mail, Félix Fox a décidé qu’il deviendrait coté et ainsi finalement mènerait, comme son beau-frère chirurgien, la grande vie, avec sa compagne Rachel, qui tient une petite librairie de quartier. Le rêve de Félix Fox se réalise finalement et le voilà plus riche d’un million d’euro-dollars, mais aussi, porteur à son bras, en permanence, d’une rate watch, un bracelet indiquant la valeur de sa cotation. Aussi, il aura dorénavant à rendre des comptes aux actionnaires qui ont investi en lui ce million d’euro-dollars. Le beau rêve, on s’en doute, pourrait vite devenir un cauchemar!

Si personne ne souhaite que cela arrive un jour, Xavier Dorrison, qui a œuvré lui-même pendant plusieurs années dans le monde financier avant de devenir scénariste, a réussi de main de maître à rendre crédible ce concept de cotation d’êtres humains à la bourse. Ajoutons à cela que Dorrisson est bien épaulé par Thomas Albert, qui réussit de son côté, grâce à un dessin à la fois réaliste et semi-réaliste, à humaniser l’univers froid de la bourse et de la finance. Bref, que des éléments positifs pour ce premier tome de HSE (Dargaud), que des éléments pour investir dans cette trilogie!