logo journal leveil
icon journal
Bulles à lire: Les Vieux Fourneaux

Les Vieux Fourneaux: Celui qui part (Dargaud).

Bulles à lire: Les Vieux Fourneaux

Publié le 12/04/2016

Il faut se l’avouer: les personnes âgées ont rarement l’occasion de se faire valoir dans le merveilleux monde de la bande dessinée. Si certaines d’entre elles apparaissent dans des séries, comme le comte de Champignac dans Spirou et Fantasio, celles-ci n’en sont cependant pas les figures de proue. Voilà que cet impair envers nos aînés est finalement réparé avec la série Les Vieux Fourneaux…

Signée par le scénariste français Paul Cauuet et le dessinateur français Wilfrid Lupano (qui a obtenu en 2014 le Fauve du Meilleur polar avec Ma Révérence au Festival de la bande dessinée d’Angoulême), la série raconte les aventures de trois septuagénaires, amis depuis leur plus tendre enfance et, surtout, bien décidés à profiter du peu de temps qu’il leur reste: Antoine, Émile et Pierrot.

La série de ces auteurs, qui a mérité en 2015 le Fauve du Public, toujours au Festival de la bande dessinée d’Angoulême, se veut une comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations. C’est une série qui mêle humour, tendresse, nostalgie, sujets de société (travail, écologie, politique et ainsi de suite) et une certaine vision du monde actuel.

Après deux albums publiés coup sur coup en 2014, Celui qui part et Benny and Pierrot, réunis incidemment dans une intégrale constituée de planches noir et blanc, ainsi que de huit pages de croquis, voici donc le troisième tome, très attendu, de cette série; nouveau tome intitulé Celui qui part (Dargaud). Cette fois, les deux auteurs, qui ont déjà collaboré ensemble pour L’Honneur des Tzarom, une comédie spatiale parue en deux tomes (2009 et 2011) aux Éditions Delcourt, se penchent sur le cas de Mimile, alias la «Biouche», qui a passé sa vie à bourlinguer dans le Pacifique. Déjà, rappelons-le, Cauuet et Lupano avaient raconté les états d’âme d’Antoine jusqu’en Toscane, puis découvert les jeunes années de Pierrot.

Un nouvel album fort sympathique à lire à nouveau qui raconte, sur un mode tragi-comique et avec de savoureux dialogues, joliment notre époque. Surtout, il fait bon de renouer avec nos trois septuagénaires qui ont bien compris, eux, que vieillir est le seul moyen possible de ne pas mourir.