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Une nouvelle cartographie qui suscite des interrogations

Photo Benoît Bilodeau

La nouvelle cartographie des zones inondables pourraient avoir des répercussions sur les primes qu’accepteront d’offrir les compagnies d’assurances.

Une nouvelle cartographie qui suscite des interrogations

Publié le 22/05/2019

Un projet de nouvelle cartographie des zones inondables de la région métropolitaine, incluant les municipalités de la MRC de Deux-Montagnes longeant le lac des Deux Montagnes, a été déposé par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et pourrait, s’il est adopté, avoir des conséquences importantes sur le plan des assurances pour les propriétaires concernés. Pour l’instant, ce projet suscite beaucoup d’interrogations...

En effet, cette carte montre que des zones jugées actuellement non inondables en raison de la présence de digues ne le seraient plus si les nouvelles cartes devaient être approuvées. Ce serait notamment le cas à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, même si l’actuelle digue sera reconstruite et rehaussée, mais aussi à Pointe-Calumet, entre autres. À Deux-Montagnes, la zone concernée est déjà identifiée comme étant inondable.

Cette nouvelle cartographie doit normalement être approuvée par la CMM le 20 juin prochain, mais les municipalités concernées pourront d’ici là émettre leurs commentaires et proposer des changements. Par après, le gouvernement du Québec aura 60 jours pour l’adopter à son tour.

La mairesse Paulus souhaite des changements

Pour une, la mairesse de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Sonia Paulus, qui en a toujours plein les bras et qui n’a pu assister au dépôt de ces nouvelles cartes, a bien l’intention de proposer des changements, disant que «sa position n’est pas du tout en ce sens» , selon une entrevue que celle-ci a livrée à Radio-Canada, et relayée sur le site Web de Radio-Canada. Jointe par courriel par votre hebdo L’ÉVEIL pour commenter cette situation, Mme Paulus n’avait toujours pas répondu aux questions qui lui avaient alors été soumises au moment de mettre sous presse.

«On va s’asseoir et on va négocier, quant à la zone inondable, avec le gouvernement. Oui, il y a (l’aspect) financier pour la Ville, mais il faut prendre en considération que des citoyens devraient déménager et seraient déracinés» , d’indiquer Mme Paulus, lors de cette entrevue avec Radio-Canada.

Des zones encore habitables

Pour le préfet de la MRC de Deux-Montagnes, Denis Martin, également maire de Deux-Montagnes, ce projet de nouvelle cartographie ne veut pas nécessairement dire que les zones qui seront dorénavant identifiées comme étant inondables ne seront plus habitables.

«Les gens ne seront pas obligés de quitter, on est loin de cela, car les digues ont démontré (au fil des ans) qu’elles avaient fait leur travail (de protection)» , a commenté M. Martin, qui avec les maires de Pointe-Calumet et Saint-Joseph-du-Lac, Sonia Fontaine et Benoit Proulx, a assisté au dépôt de ces nouvelles cartes, le jeudi 16 mai dernier, en matinée.

Pour M. Martin, la nouvelle cartographie aura l’avantage d’identifier les points faibles d’infiltration d’eau et de permettre aux municipalités d’être ainsi en mesure de bien prévoir les coups, comme l’a fait sa Ville, en installant temporairement quelque 3 000 blocs de béton pour contrer la crue des eaux du lac des Deux-Montagnes. «Les gens devraient se sentir davantage en sécurité» , croit-il.

Des répercussions sur les assurances?

De son côté, le courtier d’assurances Louis Cyr estime que la nouvelle cartographie obligera les compagnies d’assurance à revoir leurs manières de faire, même si celles-ci ont déjà leurs propres cartes pour juger du risque à assurer une résidence ou non contre les inondations. «Chaque assureur est libre ou non d’offrir des protections contre, par exemple, les refoulements d’égouts avec ou sans infiltration des eaux de ruissellement ou, protection ultime, contre les inondations» , d’indiquer celui-ci, en entrevue avec votre hebdo L’ÉVEIL.

Nouvelle cartographie ou non, les inondations survenues à Sainte-Marthe-sur-le-Lac auraient incité malgré tout les compagnies d’assurances à se poser des questions quant au renouvellement de protection contre les inondations dans les secteurs concernés, juge M. Cyr.

«Même si la nouvelle digue à Sainte-Marthe-sur-le-Lac est reconstruite et rehaussée, les assureurs voudront peut-être attendre d’abord quelques années avant de proposer de telles protections» , estime celui-ci.