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Une enquête de l’ACEF révèle des résultats inquiétants

Ceux ou celles qui sont aux prises avec des difficultés financières, devraient d’abord consulter un organisme comme l’ACEF des Basses-Laurentides.

Une enquête de l’ACEF révèle des résultats inquiétants

Publié le 15/11/2018

Une enquête de l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) des Basses-Laurentides auprès de redresseurs financiers et de conseillers en insolvabilité révèle des résultats «très inquiétants et très préoccupants!» selon Jacinthe Nantel, intervenante en consommation à l'ACEF.

À partir d’une situation fictive d’endettement, des enquêteuses du comité de vigilance de l’ACEF, ont contacté plusieurs entreprises qui offrent d’aider les consommateurs en difficulté financière.

Tout d’abord, l’enquête révèle que dans bien des cas, la publicité n’indique pas le type d’entreprise ou de professionnel auquel on aura affaires. Les appels de l’ACEF ont ainsi abouti chez un comptable, des syndics de faillite et un intermédiaire financier. Chacun offrait des services bien différents tout en annonçant le même service: régler votre situation d’endettement.

De plus, la collecte d’informations et les solutions proposées pour une même situation variaient d’une entreprise à l’autre et s’avéraient souvent inadéquates. «Pour la personne qui cherche de l’aide, c’est donc un coup de dés. Si elle est très très chanceuse, elle contactera la bonne ressource qui lui offrira la bonne solution. Sinon, sa situation risque de s’aggraver», de constater Jacinthe Nantel.

Les personnes qui vivent des difficultés financières et cherchent à s’en sortir en consultant un professionnel, sont très vulnérables. Premièrement, parce qu’elles n’ont pas les connaissances pour détecter les entreprises manquant d’objectivité et qui pourraient leur proposer des solutions inadaptées. Deuxièmement, parce qu’elles sont émotivement fragilisées et souvent en situation de grand stress.

Selon l’ACEF, le problème c’est que toutes ces entreprises ont des visées lucratives et aucune n’aborde l’ensemble des solutions à l’endettement. Par exemple, la solution du dépôt volontaire ne profite à aucune d’elle et n’est donc jamais recommandée ni même envisagée.

S’informer de façon objective

L’ACEF invite les gens à s’informer avant de faire affaire avec un redresseur financier, un conseiller en insolvabilité ou un prêteur quelconque. Par exemple, d’apprendre que les agences de recouvrement n’ont habituellement aucun pouvoir légal peut être très rassurant. De savoir qu’un créancier doit obligatoirement suivre certaines étapes juridiques et obtenir un jugement de la cour avant d’effectuer une saisie nous permet de voir venir les choses et de prendre le temps d’étudier les différentes options.

Vous trouverez sur le site internet de l’ACEF des Basses-Laurentides [www.acefbl.org], des informations objectives sur les solutions à l’endettement et sur vos droits lorsque vous ne payez pas vos dettes. La trousse «Des dettes? Des solutions!» vous propose tous les outils nécessaires pour évaluer vous-même vos options avec des grilles d’analyse, des grilles de calculs et les informations de base sur sept solutions à l’endettement.

Soutenir les associations de consommateurs

Il y a près de 35 associations de consommateurs au Québec, qui font de la consultation budgétaire et aident les personnes et les familles aux prises avec des difficultés financières. Ce sont les seules ressources au Québec qui font une analyse objective, sans intérêt financier en arrière-plan, qui prennent le temps de faire un portrait complet de la situation de la personne (budget, antécédents financiers, liste des dettes, situation familiale, professionnelle) et qui évaluent l’ensemble des solutions à l’endettement.

«Avec des résultats d’enquête aussi troublants et un taux d’endettement des ménages québécois à 170%, il est grand temps que le gouvernement finance mieux les associations de consommateurs», de conclure Mme Nantel.