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Une Congolaise raconte son pays

(Photo Michel Chartrand) – L’animatrice régionale de Développement et Paix, Marcelle Sinclair, la représentante de la Commission épiscopale Justice et paix, sœur Marie Bernard Alima Mbalula, et le président du conseil diocésain de Développement et Paix, Jules Théorêt.

Une Congolaise raconte son pays

Publié le 10/04/2009

À l’occasion de la fête de Pâques, Développement et Paix était, ces dernières semaines, en plein Carême de partage.

Cette campagne de financement annuelle a pour objectif d’amasser 10 millions de dollars à l’échelle canadienne, cette année. Comme par le passé, l’organisme en profite pour accueillir ses partenaires et faire connaître la situation spécifique de leur pays et le résultat de leur partenariat.

Sœur Marie Bernard Alima Mbalula, de la Commission épiscopale Justice et paix de la Conférence épiscopale des évêques de la République démocratique du Congo (CENCO), a expliqué comment l’appui de Développement et Paix a permis de révéler la situation qui prévaut dans son pays au sein des médias.

La reprise des hostilités entre les troupes gouvernementales et les rebelles, en août 2008, a forcé le Comité permanent des évêques de la République démocratique du Congo (RDC) de constater que le drame était tel qu’il fallait faire une déclaration pour lancer un cri de détresse et de protestations, raconte-t-elle. Déclaration qui a coïncidé avec le passage de Développement et Paix.

Le drame, c’est 45 000 personnes qui meurent chaque mois en raison des conflits armés, de la maladie et de la malnutrition. C’est depuis 1997, plus de 5 millions de morts et 40 000 femmes violées.

La CENCO a rencontré les dirigeants du Canada, des États-Unis, du Brésil et de la France pour faire connaître le conflit. «Nous avons trouvé une oreille attentive. Le premier résultat que nous avons pu remarquer, c’est que les médias ont commencé à parler du Congo», souligne-t-elle.

Elle ajoute que, pour la première fois, les médias ont parlé de l’implication des pays voisins à la guerre qui ravage le pays. Selon Développement et Paix, le conflit implique neuf pays africains et une trentaine de groupes armés. Le dévoilement de cette situation a permis un rapprochement entre les gouvernements rwandais et congolais et une opération conjointe de leurs militaires.

Le conflit étant en étroite relation avec l’établissement d’entreprises étrangères dans l’exploitation minière du pays, Développement et Paix demande au gouvernement canadien de tenir les compagnies minières canadiennes responsables de leurs activités dans les pays du sud, particulièrement celles qui ne respectent pas les droits humains et l’environnement.

L’organisme a permis qu’une commission gouvernementale révise les contrats d’exploitation minière des dix dernières années afin de repérer ceux qui sont entachés par la corruption et ceux qui sont acceptables.

Des programmes d’éducation civique et de formation d’observateurs des élections ont également été mis en place avec son aide, ce qui a eu l’effet immédiat de faire diminuer les fraudes électorales, la violence et a mené à la reconnaissance du rôle de la société civile dans la tenue d’élections transparentes et démocratiques.
«J’ai beaucoup d’espoir pour mon pays. Je vois l’engagement de la population et l’intérêt de la communauté internationale. J’ai confiance que le conflit prendra fin dans un avenir rapproché. Le rapprochement entre pays voisins est un signe d’espoir», conclut sœur Marie Bernard Alima Mbalula.

Pour signer la pétition pour demander au premier ministre d’agir pour des compagnies minières responsables, on se rend sur le site de Développement et Paix au www.devp.org.