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Un rattrapage de 20 M$ pour les organismes communautaires 

Pas moins de 300 personnes œuvrant dans des organismes communautaires de la région des Laurentides ont tenu à dire non à la «pression des compressions» qu’elles subissent.

Un rattrapage de 20 M$ pour les organismes communautaires 

Publié le 16/11/2016

Dans le cadre de la vaste campagne nationale Engagez-vous pour le communautaire, pas de moins de 300 personnes issues des organismes communautaires de la région des Laurentides, dont plusieurs des Basses-Laurentides, ont convergé vers Sainte-Adèle, le 9 novembre dernier, pour demander au gouvernement du Québec le rehaussement et l'indexation annuelle de leur financement de base, qui se chiffre à 20 M$.

«Hier et aujourd’hui [les 8 et 9 novembre], les organismes de la région ont décidé de fermer leurs portes pour dire non à la pression des compressions. Parce que toutes les fois où il y a des compressions dans le réseau public, il y a une pression supplémentaire sur les organismes. Et cette pression est de plus en plus intenable!» a lancé d’entrée de jeu Linda Déry, coordonnatrice du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), qui compte 145 membres.

«Pendant que nous nous alarmons de l’effritement des services, le gouvernement s’évertue à répéter qu’il se soucie des personnes vulnérables. Or, si l’on regarde les actions qu’il pose, on doit conclure que ce souci ne dépasse pas la pitié de convenance et la bienveillance condescendante», a ajouté Mme Déry, demandant aussi l’application de la politique de reconnaissance de l’action communautaire dans tous les ministères et un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux.

Des impacts concrets au quotidien

Durant ce rassemblement, plusieurs représentants d’organismes ont témoigné d’impacts concrets dans leur quotidien, attribuables à ce sous-financement. «Plusieurs organismes communautaires doivent ou ont dû cesser leurs activités pendant des mois, conséquence du problème récurrent du manque de financement», a affirmé, pour une, Sophie Larose, porte-parole des organismes de la MRC des Pays-d’en-Haut.

Manon Pérusse, de la Maison Pause-Parent, à Saint-Jérôme, a précisé de son côté que son organisme vit avec le même budget depuis plus de 13 ans. «Quand on sait que tous les coûts afférents au bon roulement d’un organisme augmentent sans cesse comme l’électricité, le loyer ou la nourriture. La moindre des choses serait d’être annuellement indexés, au même titre que les organismes rattachés au ministère de la Santé et des Services sociaux», a-t-elle fait valoir.

Un appel au gouvernement Couillard

Avant d’inviter les participants à partager une soupe populaire cuisinée pour l’occasion par un organisme du coin, la présidente du ROCL, Stéphanie Gaussirand, a invité le gouvernement Couillard, qui vient d’annoncer des surplus budgétaires de 2,2 milliards, d’effectuer un rattrapage du financement de base, à la hauteur de 475 M$, pour les 4 000 organismes du Québec.

«Dans les Laurentides, c’est de 20 M$ dont nous avons besoin. Nous lui demandons aussi d’appliquer la politique de reconnaissance adoptée en 2001 et de réinvestir dans les services publics. C’est rendu une question de santé publique, le gouvernement de M. Couillard a le devoir moral de s’ouvrir les yeux sur les impacts de ses décisions», a-t-elle lancé en guise de conclusion.