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Inondations printanières: toujours en attente, après quatre mois

Photo Benoît Bilodeau – Claudine Dujardin nous montre ici ce à quoi ressemble encore aujourd’hui le salon de sa résidence, qu’elle a dû évacuer le 6 mai dernier.

Inondations printanières: toujours en attente, après quatre mois

Publié le 02/09/2017

Presque quatre mois après avoir été contraints d’évacuer leur résidence de Deux-Montagnes, en raison des crues printanières, Claudine Dujardin et son conjoint Bernard Dujardin n’y sont pas retournés pour y vivre paisiblement. Depuis quatre mois, ils vivent plutôt dans un chalet de la région immédiate, prêté par leur garçon, et ne savent pas encore où ils se retrouveront dans quelques mois, alors que les temps froids arriveront et qu’ils seront dans l’obligation de quitter leur gîte actuel.

C’est que le couple à la retraite est toujours en attente de la visite d’un inspecteur qui viendra leur indiquer la marche à suivre. Car, après avoir confié des travaux de démolition à un entrepreneur, fin mai, Mme Dujardin n’a depuis reçu aucune nouvelle quant à la visite attendue de cet inspecteur.

Un mois de mai difficile

Le mois de mai n’aura pas été facile pour le couple qui vit tout au bout de la 18e Avenue depuis maintenant 48 ans. D’abord, M. Dujardin a dû être hospitalisé le 3 mai, puis le 4 mai, une première montée d’eau est apparue, mais vite résorbée. Le 6 mai, à 15 h, cela a été l’évacuation de Mme Dujardin (son mari était alors toujours à l’hôpital) et de son chien de 95 livres, âgé de 12 ans, lequel a dû être euthanasié quelques jours plus tard après un arrêt cardiaque, n’ayant pas été en mesure de supporter les évènements.

Le 19 mai, son dossier est officiellement ouvert, et elle reçoit par après un premier chèque pour couvrir une partie des dépenses prioritaires, dont celles pour la démolition des planchers, murs, cloisons, lavabo, cuvette, au premier plancher de la résidence. Il a fallu aussi procéder en catastrophe au déménagement des meubles et articles qui s’y trouvaient, entreposés depuis.

Aujourd’hui, c’est une maison qui semble avoir été laissée à l’abandon qui attend Mme Dujardin, lorsqu’elle s’y rend, quelques fois par semaine, pour ramasser le courrier et vérifier l’état des lieux. À l’intérieur, au premier plancher, le spectacle est encore plus désolant, alors que seules les principales charpentes sont visibles.

Ras-le-bol

La retraitée âgée de 74 ans (son mari est, lui, âgé de 81 ans) en a long à dire sur le travail des autorités provinciales dans ce dossier. «On a l’impression de vivre dans une république de bananes. Chaque fois que je parle ou que je rencontre quelqu’un, personne n’est en mesure de me répondre. Je suis sans nouvelle. Les deux premiers mois, je pouvais comprendre, mais là, j’en ai ras le bol. Cela en est ridicule» , de s’insurger avec force Mme Dujardin.

Cette dernière, qui indique que ses voisins immédiats, aux dernières nouvelles, n’avaient pas plus rencontré cet inspecteur, s’inquiète pour les mois à venir.

«La visite de cet inspecteur est importante, car c’est lui qui va fixer le montant des travaux à effectuer, confirmer si la maison peut être reconstruite, rénovée, ou si elle doit être démolie. Je ne peux entreprendre des travaux sans savoir le montant auquel j’ai droit. Nous sommes dans l’incertitude, car nous n’avons pas de date de visite» , de dire Mme Dujardin, à qui l’on a dit que son dossier aurait «peut-être été égaré» , ce qui expliquerait ce retard.

«Il n’y a plus d’isolation, les planchers et les murs sont à nu. Qu’est-ce qui arrive une fois que ça gèle? » , d’appréhender la Deux-Montagnaise qui avoue mal dormir depuis plusieurs semaines. «Je m’éveille à 2 ou 3 heures du matin. C’est tout notre rythme de vie qui est perturbé, notre retraite. On se croit fort, mais ça fait vieillir» , laisse tomber celle-ci.

Dernière heure

Au moment de mettre en ligne ce texte, nous apprenions que Mme Dujardin avait finalement obtenu un rendez-vous avec un inspecteur. Ce dernier l’a finalement rencontrée le vendredi 1er septembre dernier, et celui-ci «a inspecté très consciencieusement la maison durant 1h30 environ», selon ce que Mme Dujardin nous a confié.
Le retard dans ce dossier est imputable au fait que l’inspecteur mandaté avait un numéro de téléphone pour lequel Mme Dujardin avait précisé qu’il ne fallait plus l’utiliser, puisqu’il s’agissait de son téléphone résidentiel qui n’était plus en fonction. L’inspecteur a tenté de la joindre à ce numéro, sans succès bien sûr.