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REM: un prolongement qu’on digère fort mal du côté de Deux-Montagnes

Photo Benoît Bilodeau – Après l’interruption du service de train de banlieue sur la ligne Deux-Montagnes, des employés étaient à démanteler, la semaine dernière, des équipements à la gare Grand-Moulin.

REM: un prolongement qu’on digère fort mal du côté de Deux-Montagnes

Publié le 12/01/2021

Déjà échaudés par des retards d’au moins neuf mois qu’aura le chantier de l’antenne Deux-Montagnes et par la fin définitive du service de train de banlieue, le maire Denis Martin, tout comme le Comité des usagers du train de Deux-Montagnes, ont fort mal digéré la nouvelle à l’effet que le nouveau Réseau express métropolitain (REM) soit prolongé vers les arrondissements Montréal-Nord et Pointe-aux-Trembles, sur l’île de Montréal. Et que les travaux prévus débuteront avant même que ceux du côté de Deux-Montagnes soient complétés.

Selon ce qu’a annoncé, à la mi-décembre, la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ), dans le cadre d’une conférence de presse à laquelle a notamment pris part le premier ministre François Legault, les travaux en vue de ce prolongement devrait débuter vers la mi-2023, alors que ceux touchant les gares Grand-Moulin et Deux-Montagnes ne seront complétés qu’à l’automne 2024. Ils devaient initialement être terminés à la fin de 2023.

Un manque de respect

S’il dit comprendre que la CPDQ, maître d’œuvre du projet, veuille rentabiliser ses investissements, en raison de la plus-value générée pas la fameuse «taxe du REM» sur le développement immobilier autour des gares, le maire de Deux-Montagnes s’explique tout de même fort mal cette annonce à ce moment-ci.

«La raison fréquemment évoquée par la CDPQ pour un arrêt de service de quatre ans sur la ligne Deux Montagnes est la difficulté de recruter de la main d’œuvre. Croyez-moi que de débuter un projet avant d’avoir terminé la ligne Deux Montagnes, faute de main-d’œuvre, est une fois de plus un fort manque de respect envers les usagers. Présentement, CDPQ Infra [filiale de la CPDQ qui voit à l’exécution des travaux] reçoit des millions de dollars en redevance avec la taxe du REM sans offrir de service», de commenter, par courriel, le maire Denis Martin, pour qui cette annonce de prolongement, qu’il a apprise par les médias, a été «une surprise pour tous».

Imposer des pénalités

Même son de cloche de la part du Comité des usagers du train de Deux-Montagnes, pour qui cette annonce représente un nouvel affront à l’égards des usagers déjà éprouvés ces dernières années.

«Nous n’avons aucun problème avec le développement du REM vers l’est de Montréal, mais quand on a déjà du mal à gérer un projet et à respecter les échéanciers, on essaye de finir d’abord ce qu’on a commencé […]Il y a longtemps que la Caisse de dépôt a prouvé son manque total de respect pour les usagers existants du service qu’elle interrompt. [C’est] une autre gifle… Mais cette fois, elle provient du gouvernement et de la Caisse de dépôt», de renchérir Francis Millaire, l’une des porte-paroles du Comité des usagers du train de Deux-Montagnes.

Celui est aussi d’avis que Québec «doit imposer des pénalités à la Caisse pour les retards encourus», et cela «par respect pour les milliers de foyers dépendants d’un lien efficace vers Montréal, pour éviter de nouveaux retards et pour démontrer sa bonne foi

Des annonces positives à venir

Enfin, le député provincial de Deux-Montagnes, Benoit Charette, également ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques au sein du gouvernement Legault, dit comprendre «l’impatience» du maire de Deux-Montagnes et des usagers.

Mais, celui-ci souligne du même souffle que «le projet respecte le plan de décongestionnement que nous avons présenté lors de la campagne de 2018. Des annonces positives pour la Couronne Nord viendront au cours des prochaines semaines, sinon des prochains mois