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<strong>Prière de ne pas nous priver de notre église </strong>

Camille Poirier

Prière de ne pas nous priver de notre église

Publié le 08/12/2015

Tandis qu’un nombre croissant d’églises du Québec sont contraintes de fermer leurs portes, les paroissiens du secteur de Saint-Benoît, à Mirabel, tiennent à ce que la leur conserve sa vocation religieuse. Or, pour assurer sa survie à long terme, elle a besoin d’être rénovée, à tout le moins d’être repeinte rapidement. Mais l’argent manque…

Plus d’une cinquantaine de citoyens du secteur se sont réunis, le mercredi 25 novembre dernier, pour en discuter. En fait, le prétexte évoqué concernait les termes de la vente du presbytère.

L’an dernier, la fabrique de la paroisse Saint-François d’Assise s’était décidée, en effet, à vendre le presbytère. Des rénovations au bâtiment s’avéraient nécessaires et la fabrique ne disposait pas de fonds suffisants pour envisager des travaux.

La Ville de Mirabel s’est donc portée acquéreur d’une partie du terrain et du bâtiment au prix de 375 000 $ en vue d’y ériger un centre communautaire après sa démolition.

Or, la répartition des profits de la vente est loin de combler les attentes de tous. La Fondation Héritage Saint-Benoît de Mirabel souhaitait que 90 % des profits reviennent à la paroisse de Saint-Benoît, ce qui aurait permis de refaire une beauté à l’église.

Contrat controversé

Le contrat de vente, lui, prévoit plutôt que 30 000 $ doivent revenir au diocèse de Saint-Jérôme, 138 000 $ à la fabrique et 207 000 $ dans les coffres de l’église de Saint-Benoît. En plus, le contrat stipule que l’entretien des dépendances, y compris les travaux, demeure sous la responsabilité de l’église de Saint-Benoît, soutient Estelle Rochon, présidente de la Fondation Héritage Saint-Benoît de Mirabel.

Prendre en charge les dépendances exige de la paroisse qu’elle assume les travaux d’asphaltage et du chemin menant au cimetière. Il est question de rénover le pont aussi, une facture d’au moins 35 000 $ à venir.

Si le pourcentage initial envisagé a été revu à la baisse, il faut au moins que la somme soit exclusivement réservée à l’église, soutient Mme Rochon.

«Ce que l’on veut, c’est que la fabrique paie pour les travaux des dépendances», a laissé savoir celle-ci.

La Fondation qu’elle administre essaie tant bien que mal d’amasser l’argent nécessaire à l’entretien de l’établissement religieux. «Il s’agit du plus important bâtiment historique de Saint-Benoît», a-t-elle proclamé aux représentants de la fabrique.

Requête entendue

Accompagné des marguilliers Stéphane Monette, Eustache Prud’homme et Suzanne Renaud, l’administrateur de la fabrique, Camille Poirier, a promis aux citoyens présents de déposer leur requête à la prochaine assemblée du conseil de la fabrique, qui se tiendra le 8 décembre.

Bien que satisfaits de cette promesse, des citoyens se sont toutefois montrés surpris que la fabrique ne daigne pas les informer des termes de la vente avant sa ratification. La fabrique a préféré attendre que la vente soit conclue avant de répandre la nouvelle, a laissé savoir Mme Renaud.

L’église de Saint-Benoît avait été construite au cours des années 1820, avant d’être incendiée, tout comme les autres bâtiments du village, les 15 et 16 décembre 1837, au «lendemain de la bataille Saint-Eustache», l’un des plus importants soulèvements des patriotes. Une nouvelle église a été rebâtie sur les fondations de la précédente en 1853.