«Souvent notre centre de crise devient une alternative pour éviter l’hospitalisation», a indiqué Marie-Josée Bleau, directrice générale du centre. Elle dit estimer à 60 % le pourcentage de la clientèle qui se présente à sa porte, habitée de pensées suicidaires. Majoritairement, dans 54 % des cas, en fait, ces idées noires surviennent après qu’un patient eut rencontré des difficultés relationnelles comme une rupture amoureuse. Un peu moins de 10 % ont des problèmes de consommation de diverses substances.
Signe évident de sa pertinence pour la population laurentienne, le centre, qui compte dix lits, a affiché complet près de 50 % du temps en 2014, alors que son taux d’occupation annuel s’est élevé à 88 %. En raison de l’achalandage accru, on a même dû refuser 243 demandes potentielles d’hébergement, soit une hausse de 13 % par rapport à 2013. Qui plus est, six résidents sur dix ont été des femmes dont l’âge moyen se situait autour de 42 ans.
«Comme dans tous les services de consultation psychologique, a expliqué Mme Bleau, les femmes vont consulter plus volontiers. Ce n’est pas un préjugé, mais un homme en crise attendra jusqu’au dernier retranchement avant de demander de l’aide.»
Rencontres quotidiennes
Pendant leur séjour d’une durée moyenne de huit à dix jours, qui leur est par surcroît offert gratuitement après qu’ils ont été référés au centre par l’un des sept CSSS des Laurentides ou par un organisme communautaire, les visiteurs bénéficient d’une rencontre de 45 minutes par jour avec un intervenant.
«Il existe donc une intensité de service que l’on ne retrouve pas à l’externe, si on reste à la maison par exemple, a ajouté la directrice du centre Le Soleil Levant. Nous offrons également un environnement sécuritaire pour les gens qui représenteraient un danger pour autrui ou pour eux-mêmes.»
Lors de ces rencontres individuelles, les intervenants travaillent, entre autres, à faire prendre du recul au patient par rapport à la situation vécue et à rétablir ses besoins de base, tels le sommeil et l’alimentation. On veut aussi diminuer son anxiété et ses pensées suicidaires. Selon un sondage interne réalisé auprès de l’ensemble de la clientèle, 92 % s’est dite satisfaite des services reçus.
«J’ai appris ici à parler, à m’exprimer, a d’ailleurs écrit un résident. Cela m’a appris à redevenir vrai avec moi-même et à prendre soin de moi.»
D’autres services
En plus du service d’hébergement, le centre de crise Le Soleil Levant met également à la disposition de ses résidents et anciens résidents un service téléphonique accessible 24 heures sur 24, 365 jours par année. En 2014, un total de 4 389 appels entrants et sortants ont été répertoriés, ce qui a représenté 399 heures d’intervention.
Plus de 120 personnes ont par ailleurs bénéficié, en 2014, du service de psychothérapie offert à même les locaux du centre. Elles ont eu droit à 1 350 séances, soit une augmentation de 24 % par rapport à 2013.
Soulignons en outre qu’en 15 ans d’activités, le centre de crise Le Soleil Levant a cumulé 4 908 séjours tandis que près de 30 000 rencontres individuelles ont été offertes aux résidents.