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Parrainage civique: l’histoire d’amitié d’Yves et Martin

Photo Benoît Bilodeau – Yves et Martin sont plus qu’un parrain et un filleul, ils sont maintenant deux amis.

Parrainage civique: l’histoire d’amitié d’Yves et Martin

Publié le 05/03/2019

Il y a un an, Yves et Martin ne se connaissaient pas du tout, mais pas du tout. Aujourd’hui, ils s’appellent régulièrement pour se donner des nouvelles, partagent sans gêne leurs intérêts, vont au cinéma, assistent parfois à des spectacles de musique rock et cuisinent à l’occasion ensemble. En fait, depuis un an, les deux hommes ont développé une belle et solide relation d’amitié dont chacun sait tirer profit.

Si cette belle amitié a pu naître et se développer, c’est grâce au Parrainage civique des Basses-Laurentides, un organisme à but non lucratif dont la mission est de favoriser l’intégration sociale des personnes ayant une déficience intellectuelle légère ou moyenne.

Pour ce faire, l’organisme, dont l’action s’étend d’Oka à Sainte-Anne-des-Plaines jusqu’à Saint-Jérôme, voit à jumeler, tout au long de l’année, des parrains et des marraines bénévoles qui accompagneront une personne filleule vivant avec une déficience intellectuelle. Actuellement, 60 jumelages se vivent, dont un depuis 23 ans déjà. «Mais, 60 autres sont en attente de se concrétiser, faute de bénévoles, surtout masculins puisque plusieurs jeunes filleuls garçons sont toujours en attente d’un parrain», d’indiquer Chloé Campeau, intervenante pour le Parrainage civique.

S’investir dans une personne

Dans le cas d’Yves (Legault), le parrain, et Martin (Lanteigne), ce jumelage a débuté il y a donc un an. Âgé de 57 ans, M. Legault, qui se décrit comme un «workaholic», avait le goût de s’impliquer comme bénévole dans une cause; et celle du Parrainage civique, qu’il connaissait pour avoir participé à une activité de financement, l’a immédiatement séduit.

«Moi, je ne parle pas de bénévolat avec le Parrainage civique, je parle d’une relation d’amitié. On m’a présenté, au téléphone, le portrait de deux ou trois personnes. De mon côté, j’ai exprimé ce que je voulais, ce que j’aimais. En ce sens, Chloé a effectué un excellent travail. Elle m’a ainsi proposé Martin. Et avec Martin, ç’a cliqué immédiatement. On se voit presque à chaque semaine», raconte Yves Legault, pour qui le parrainage se veut d’abord et avant tout un investissement bénéfique tant pour le parrain que le filleul.

Être considéré comme une personne normale

Martin vit avec une déficience intellectuelle légère à la suite d’une opération dans la tête, qu’il a eue pour un cas de méningite, alors qu’il était âgé d’à peine deux mois et demi. Cette opération (il en subira d’ailleurs six autres autres jusqu’à l’âge de 7 ans) lui a aussi causé une paralysie physique du côté gauche du corps. «Je ne devais ni parler, ni marcher», de dire celui qui a décidé, il y a un peu plus d’un an, de partir de Lachute pour s’installer à Saint-Eustache.

Et pour Martin, l’arrivée d’Yves est arrivée à point nommé puisque celui-ci venait tout juste donc d’emménager dans sa nouvelle ville d’adoption, vivait en chambre et n’avait pas d’amis. Depuis, avec l’aide d’Yves, il s’est trouvé un appartement et a pris, fait d’ailleurs remarquer Chloé Campeau durant l’entrevue, beaucoup de confiance en lui et est devenu moins anxieux au contact de son parrain.

«Yves sait m’écouter, me conseiller et j’ai une belle complicité avec lui. On peut parler ouvertement de n’importe quoi, et il n’y a pas de jugement. Pour moi, c’est important d’être considéré comme une personne normale, et non comme une personne handicapée», de poursuivre Martin qui aime bien écrire du slam (poésie orale) et qu’il a d’ailleurs fait découvrir à son ami Yves.

Cette belle relation entre les deux amis fait dire à Yves Legault que le Parrainage civique permet non pas d’intégrer les personnes ayant une déficience intellectuelle dans la société, mais de les inclure dans cette même société. «Pour moi, cela fait une grande différence. Quand on parle d’inclusion, on parle de citoyens à part entière, qui font partie intégrante de notre société. Et on a tout à gagner de le faire», de préciser M. Legault, qui compte bien entretenir cette relation d’amitié avec Martin et le seconder dans ses différents projets, comme celui de compléter sa 3e secondaire.

Pour devenir parrain ou marraine

Si, comme Yves, vous êtes une personne ouverte et généreuse, et croyez surtout en l’inclusion des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, il n’y a peut-être qu’un tout petit pas à franchir pour devenir parrain ou marraine d’une personne filleule.

Pour ce faire, ou pour obtenir des informations additionnelles, il suffit de communiquer avec le Parrainage civique des Basses-Laurentides, au 450 430-8177, ou de visiter le [www,parrainagecivique.ca].