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Oléoduc Énergie Est<strong>: Les organismes de bassins versants disent non</strong>

Oléoduc Énergie Est: Les organismes de bassins versants disent non

Publié le 10/02/2015

Les organismes de bassins versants (OBV) de la rivière du Nord (Abrinord) et de la rivière des Mille Îles (COBAMIL) s’opposent au projet de construction de l’Oléoduc Énergie Est, tel que déposé à l'Office national de l'énergie (ONÉ) par TransCanada, en octobre dernier.

Cette prise de position survient un peu plus d’un mois après la tenue d’une rencontre d’information au cours de laquelle les deux OBV ont exprimé leurs inquiétudes aux dirigeants de TransCanada.

Or, c’est d’une même voix que les deux OBV déplorent l’absence de réponses à leurs questions. Selon eux, cette rencontre n’a pas permis de connaître avec précision les techniques de franchissement qui seront utilisées pour chacun des cours d’eau, ni les critères qu’utilisera l’entreprise pour identifier les cours d’eau majeurs, ni la localisation des vannes de sectionnement.

Quant aux mesures d’urgence en cas de déversement, les OBV se questionnent sur le temps de réponse aux urgences qui, selon les données obtenues, pourrait atteindre 22 minutes ou plus.

«Considérant que les OBV sont des gardiens de l’eau et que le projet d’oléoduc Énergie Est pourrait mettre en péril nos ressources hydriques, tant de surface que souterraines, il est de notre devoir de le rejeter tel que déposé à l’ONÉ. De potentielles retombées économiques ne doivent pas se réaliser au détriment de nos ressources naturelles, a priori de l’eau, essentielle à la vie», a fait savoir par voie de communiqué la présidente du COBAMIL, Denise Cloutier.

Même son de cloche du côté du président d’Abrinord, Xavier-Antoine Lalande, selon qui «il est évident que le projet aura un jour ou l’autre des répercussions sur les ressources en eau, durant la construction de l’oléoduc, mais aussi pendant et après son utilisation. Plusieurs questions demeurent, c’est inquiétant et suffisant pour notre organisme de s’y opposer».

Première étude indépendante

Cette prise de position des deux OBV survient en même temps que le dépôt d’une première étude environnementale indépendante réalisée au Québec. Les résultats de cette étude soulèvent des craintes quant aux conséquences d’un éventuel déversement de pétrole lourd provenant du futur oléoduc. Les deux firmes ayant réalisé l’étude, J. Harvey Consultants et ECOgestion-solutions, estiment qu’il pourrait s’écouler plusieurs semaines avant qu’une éventuelle fuite ne soit détectée.

Le 30 octobre dernier, TransCanada a déposé un projet de construction d’un pipeline qui permettrait l’acheminement du pétrole de schiste et des sables bitumineux vers l’est du Canada. À l’échelle du Québec, l’oléoduc traverserait la province d’est en ouest, sur une distance de 724 kilomètres et toucherait 1 893 propriétaires.

Plus près de nous, l’oléoduc traverserait le territoire de sept municipalités des zones combinées des deux OBV, nommément Saint-André-d’Argenteuil, Lachute, Mirabel, Sainte-Anne-des-Plaines, Mascouche, Terrebonne et Repentigny.