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Oka-Kanesatake: Les canaux de communication sont rouverts

Pascal Quevillon, maire d’Oka.

Oka-Kanesatake: Les canaux de communication sont rouverts

Publié le 14/09/2019

En marge du sommet Premières Nations – Municipalités, présenté à Wendake à la fin d’août, le maire d’Oka, Pascal Quevillon, a profité de l’occasion pour s’excuser auprès du grand chef du Conseil mohawk de Kanesatake, Serge Otsi Simon, pour des propos qu’il avait tenus cet été.

Maintenant que la hache de guerre est enterrée, «il est temps de se parler et de travailler ensemble» pour le bien des deux communautés, a déclaré le maire d’Oka, heureux d’aller maintenant de l’avant.

«Il fallait unir nos voix pour parler d’une seule voix. Maintenant que nous nous sommes réconciliés, les canaux de communication sont rouverts. Les deux conseils se rencontreront prochainement pour parler de la suite des choses» , de dire Pascal Quevillon avant d’ajouter que la problématique vient selon lui «principalement du gouvernement fédéral» .

«Chaque fois, on met un couvercle sur la marmite et on n’y touche plus, mais, quelques années après, ça ressaute. Mais là, non. On veut que les deux paliers de gouvernement prennent le dossier en main et qu’ils le règlent une fois pour toutes! Ça fait trois ans que je veux me faire entendre par le fédéral.»

De l’eau dans son vin

Le grand chef Simon n’a pas manqué de saluer le courage de M. Quevillon lors du sommet Premières Nations – Municipalités. Le fait d’avoir présenté ses excuses démontre la volonté de régler ce conflit qui, rappelons-le, a débuté après que le promoteur Grégoire Gollin et le grand chef Simon aient signé une entente relative à la rétrocession des terres mohawks.

«Si ce n’était pas de cela, on n’en serait pas là, insiste Pascal Quevillon. Une réconciliation, poursuit-il, ça se fait à deux. C’est certain que chacun de nous a dû mettre de l’eau dans son vin.»

Quand M. Quevillon dit «avoir mis de l’eau dans son vin» , il admet notamment que d’affirmer qu’Oka allait être enclavée par les Mohawks n’était pas sa meilleure citation.

«Ce n’est pas d’être enclavés par les Mohawks ou Kanesatake qui va faire perdre de la valeur à nos résidences, c’est d’être enclavés par des cabanes à cigarettes et à cannabis. Et c’est ce que j’aurais dû dire, mais ç’a été mal perçu et je m’en excuse encore.»

Pascal Quevillon indique en outre que les trois résolutions votées en assemblée par la Municipalité d’Oka, dont celle qui demande le retour d’un corps policier à Kanesatake, sont toujours valables.

«Nous avons rétabli les ponts avec Kanesatake. Maintenant que c’est fait, nous allons tenter de parler d’une seule voix pour être bien entendus par les gouvernements fédéral et provincial. La priorité est le corps de police à Kanesatake et, pour cela, on a besoin de l’intervention du ministère de la Sécurité publique du Québec.»

Soulignons par ailleurs que la Fédération des municipalités du Québec et la députée Sylvie D’Amours sont au nombre de ceux qui ont salué le geste posé par le maire Quevillon à l’endroit du grand chef Simon.

«Nous sommes élus par la population et nous devons travailler pour la population et c’est ce que nous ferons!» , a conclu le premier magistrat d’Oka.