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«Moins bruyant qu’un chien qui jappe !»

Johanne Thériault est passionnée des poules. Elle milite en faveur de leur autorisation à Saint-Eustache.

«Moins bruyant qu’un chien qui jappe !»

Publié le 27/05/2020

Un groupe de citoyens de Saint-Eustache a récemment formé un comité afin d’inciter la Ville à autoriser la garde de poules sur son territoire. À la mairie, on dit étudier la question. Toutefois, si on lit entre les lignes, ce n’est pas demain la veille qu’on changera la réglementation.

«Notre groupe travaille auprès des élus afin de faire changer la réglementation pour permettre aux Eustachois de posséder entre trois et cinq poules», explique Johanne Thériault, membre du comité «Pour la légalité des poules à Saint-Eustache», choquée d’avoir récemment vu une autre membre du comité, Mireille Tessier, être obligée de se départir de ses quatre poules après avoir reçu la visite d’un inspecteur de la Ville.

Mireille Tessier, qui a des poules depuis cinq ans, a en effet reçu une lettre l’informant qu’elle avait 14 jours pour se départir de ses poules. Elle a demandé à l’inspecteur ainsi qu’au conseiller municipal de son quartier (Clair-Matin), Marc Lamarre, de renverser sa décision, en vain.

Lors de la dernière séance du conseil, le 11 mai, malgré leurs représentations auprès de la Ville, les membres du comité se sont butés à une porte fermée, leur laissant guère espoir d’en arriver à une entente.

«Les arguments invoqués par la Ville sont le bruit, l’odeur et le nombre de poules permises. J’ai essayé d’argumenter, mais les élus ne sont pas assez informés pour prendre une décision éclairée», soutient Mme Thériault, rappelant que ce sont les coqs qui font le plus de bruit et qu’un poulailler bien entretenu ne dégage pas de mauvaises odeurs.

«Quand le poulailler est bien fait, qu’il est conçu selon les normes, c’est certain que c’est moins bruyant qu’un chien qui jappe  ! Il faut que ça change. Plusieurs municipalités autour ont le droit. Pourquoi Saint-Eustache ne ferait pas un petit effort !»

«Pas chez nous»

Quand un dossier comme celui des poules atterrit sur le bureau du maire d’une Ville comme Saint-Eustache, bien qu’en temps de pandémie, ce dernier n’a autre choix que de l’analyser et de peser les «pour» et les «contre». Les «contre» viennent souvent d’opposants au projet.

«Et ils sont nombreux, de dire le maire Pierre Charron. Depuis que nous avons discuté de ce dossier à la dernière séance du conseil, j’ai autant, sinon plus d’appels de gens qui n’en veulent pas et qui me disent : vous faites bien monsieur le maire. Nous n’en voulons pas, chez nous !»

En cette période de crise, la Ville de Saint-Eustache a bien sûr d’autres préoccupations. Le maire Charron est toutefois à l’écoute.

«Nous sommes à penser notre gestion animalière. Nous allons étudier la question des poules. Mais pour l’instant, nous ne les autorisons pas», de dire le maire Charron préoccupé par le bien-être de ses citoyens et leur droit à un peu de tranquilité.

«Certaines Villes qui ont autorisé les poules se sont retrouvée avec des coqs. Ça fait du bruit et il y a une question sanitaire. Nous avons aussi une zone agricole où les gens peuvent d’installer», de conclure le maire de Saint-Eustache.

L’organisme Poules en ville, dirigée par Louise Arbour, a accompagné de nombreuses municipalités vers l’adoption d’un règlement en faveur de la garde de poules urbaines. Elle soutient le comité «Pour la légalité des poules à Saint-Eustache» que l’on peut joindre sur Facebook. La page contenait une centaine de membres au moment d’aller sous presse.