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Cannabis: le Collège Lionel-Groux s’y prépare

— Michel Louis Beauchamp, Dg Du Collège Lionel Groulx

Cannabis: le Collège Lionel-Groux s’y prépare

Publié le 27/01/2018

Directeur général du Collège Lionel-Groulx, Michel Louis Beauchamp se dit préoccupé par la légalisation prochaine du cannabis, conscient que sa population étudiante est déjà reconnue comme étant une forte consommatrice de ce produit… toujours illégal.

«C’est certain que nous nous préparons à l’entrée en vigueur de la loi. Nous sommes préoccupés parce que nous voulons que nos jeunes réussissent. Heureusement, nous ne partons pas de zéro!» a indiqué Michel Louis Beauchamp rappelant, entre autres, que les campagnes imaginées et mises en place pour contrer le tabac et l’alcool en milieu scolaire ont porté leurs fruits. Il s’en inspirera, assure-t-il.

Ce qui l’inquiète par contre c’est de constater que le projet de loi 157 permettrait, s’il est adopté, la possession et la consommation de cannabis par des personnes majeures sur les terrains d’institutions d’enseignement supérieur.

«Il est important de noter que plusieurs de nos étudiants ont 17 ans et sont donc mineurs. Il faut interdire la consommation de cannabis sur notre terrain» , d’insister M. Beauchamp qui profitera des quelques mois restants d’ici la rentrée scolaire 2018 pour analyser en profondeur les répercussions qu’est susceptible d’engendrer la légalisation du cannabis sur la réussite de ses étudiants. Il y travaille d’ailleurs déjà, en étroite collaboration avec les acteurs des milieux de la santé et de l’éducation.

Un mémoire de la Fédération des cégeps

La Fédération des cégeps a publié un mémoire, le 16 janvier, dans lequel elle se prononce sur le projet de loi 157, projet de loi qui, rappelons-le, propose de constituer la Société québécoise du cannabis. Cette dernière, toujours selon le projet de loi, viendrait encadrer la vente et la consommation de marijuana au Québec.

Dans les pages de ce mémoire, acheminé à la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale du Québec, c’est au nom de ses 48 institutions publiques membres que la Fédération des cégeps y va de 14 recommandations.

Dans ce document composé d’une douzaine de pages, elle insiste notamment sur le fait que les étudiants du collégial font partie du groupe d’âge (de 18 à 24 ans) présentant la plus grande proportion d’individus ayant fait usage du cannabis au cours des 12 derniers mois (41,7 %), selon les plus récentes données statistiques québécoises (2015), et que près du quart d’entre eux sont mineurs.

À cet effet, elle exprime sa satisfaction devant le fait que le législateur ait décidé de confier la vente au détail du cannabis à une nouvelle Société québécoise du cannabis qui serait une filiale de la Société des alcools du Québec. Toutefois, le comité formé pour analyser cette question à la Fédération des cégeps se questionne sur la faisabilité de vendre du cannabis au moyen d’Internet et surtout, de s’assurer que l’acheteur soit majeur.

La Fédération des cégeps dit avoir constaté avec étonnement que le gouvernement québécois interdit, d’une part, à un mineur d’avoir en sa possession du cannabis, alors qu’il est possible, d’autre part, pour les étudiants majeurs d’en posséder sur les terrains, dans les locaux ou dans les bâtiments des établissements d’enseignement supérieur.

«Ces articles peuvent engendrer des difficultés d’application dans les collèges» , écrit la Fédération des cégeps dans son mémoire, ajoutant souhaiter que l’interdiction de possession, tous âges confondus, s’applique aussi aux établissements d’enseignement supérieur, répondant ainsi aux inquiétudes exprimées par Michel Louis Beauchamp.

La Fédération des cégeps propose par ailleurs que le comité de vigilance créé par le projet de loi réfléchisse aux mécanismes à mettre en place afin de diriger les jeunes de 14 à 17 ans, pris en flagrant délit de possession, vers une ressource d’aide, comme c’est le cas dans certaines universités américaines. Elle recommande en outre que les activités et les programmes de prévention des méfaits du cannabis et de promotion de la santé financés par le Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis prévoient des ressources pour leur déploiement dans les établissements collégiaux.