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Lucie Leblanc: «Je ne me doutais pas à ce point du résultat»

(Photo Yves Déry) – Mme Lucie Leblanc a semblé prendre le dénouement des élections avec sérénité.

Lucie Leblanc: «Je ne me doutais pas à ce point du résultat»

Publié le 10/12/2008

En mars 2007, les électeurs de la circonscription électorale de Deux-Montagnes ont fait un pied de nez au Parti québécois en élisant l’adéquiste Lucie Leblanc.

Dix-huit mois plus tard, celle-ci n’est pas arrivée à convaincre la population de la pertinence de l’Action démocratique du Québec (ADQ) et de la volonté de changement que ce parti se vante de proposer. Avec près de 18 % des voix, Lucie Leblanc a amassé 4 983 votes, arrivant troisième derrière la libérale Marie-France Daoust et le vainqueur, le péquiste Benoit Charette.

En début de soirée, déjà, la défaite semblait inévitable. La poignée de sympathisants et de proches de la députée sortante était rassemblée au Club de billard Le Patriote, à Saint-Eustache. À chaque adéquiste élu, ils applaudissaient, mais l’ambiance n’était pas à la fête. Seulement sept adéquistes ont été élus députés à l’Assemblée nationale.

Mme Leblanc a toutefois pris le dénouement des élections avec sérénité. «La démocratie s’est exprimée. Nous avons travaillé fort. Je suis fière de notre équipe sur le terrain. J’ai poussé de gros dossiers au cours des 18 derniers mois. Les gens sont quand même satisfaits. C’est sûr que je suis déçue», a-t-elle déclaré à l’annonce officielle du gain de Benoit Charette.
«Je ne me doutais pas à ce point du résultat. Nous sommes des gens de terrain. Le message n’a pas passé (au national) et les gens portent beaucoup d’attention à ce qui se fait au niveau national», fait-elle remarquer.

Selon elle, il existe une racine profonde adéquiste dans la circonscription électorale de Deux-Montagnes. «Nous avons réussi à brasser les puces des vieux partis. Nous sommes un jeune parti. Nous devons, ensemble, travailler à percer à nouveau», mentionne-t-elle. Elle convient toutefois que la racine bleu foncé du Parti québécois est profonde depuis plus longtemps.

Elle a rappelé que l’ADQ a toujours travaillé avec peu de moyens. «Jean Charest a joué avec le temps. Ç’a joué contre nous», estime-t-elle. Elle ajoute que les sondages jouent sur la perception des gens envers une situation ou un parti.

La candidate déchue rappelle qu’elle avait été élue en 2007, comme d’autres adéquistes, en raison de l’insatisfaction des Québécois envers les deux «vieux» partis.

Sans le dire clairement, Lucie Leblanc semble croire que l’ADQ est là pour de bon malgré les résultats obtenus (moins de 17 % des suffrages exprimés). «Dans la circonscription, nous avons un exécutif solide. Nous avons déjà notre souper de Noël d’organisé. L’ADQ va continuer dans Deux-Montagnes. Nous avons une belle base, plus qu’au niveau national», indique-t-elle.

D’un point de vue personnel, elle ne sait pas si elle sera des prochaines élections. «Je suis une politicienne dans l’âme. J’adore les gens. L’ADQ a fait le changement. On nous a pris nos idées. Nous avons de quoi être fiers. J’ai le temps de prendre du recul d’ici les prochaines élections. On verra bien», fait savoir l’adéquiste.
À l’allocution de son chef, Mario Dumont, annonçant qu’il ne dirigera pas l’ADQ aux prochaines élections, Lucie Leblanc estime que les Québécois viennent de perdre un homme qui «véhicule de grandes valeurs», qui a fait «un travail colossal» et qui a su se «tenir debout». «Je suis désolée. On devra persévérer comme lui l’a fait», estime-t-elle.