logo journal leveil
icon journal
Littératie et numératie: un projet pilote au Collège Lionel-Groulx

Michel Simard est expert consultant en matière de littératie et numératie pour le Collège Lionel-Groulx. Ancien manufacturier et passionné de main d’eouvre, il est aujourd’hui reconnu comme une sommité dans ce domaine.

Littératie et numératie: un projet pilote au Collège Lionel-Groulx

Publié le 09/05/2021

Le Collège Lionel-Groulx, par l’entremise de son Centre de recherche et d’expertise en multilittératie des adultes (CREMA), est heureux de prendre part à un projet pilote visant à rehausser les compétences en littératie et en numératie de 1 000 chercheuses et chercheurs d’emploi. Ce projet novateur est financé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale à hauteur de 742 648 $, somme attribuée le 15 janvier dernier au Réseau canadien des entreprises d’entraînement.

Les compétences en littératie et numératie des Québécois sont déficientes si on les compare à celles des autres provinces. Michel Simard, expert consultant au CRÉMA, explique que plus de la moitié des travailleurs du Québec éprouvent en effet plusieurs lacunes au niveau de la rédaction, la communication, le calcul et la capacité de raisonnement, des compétences utiles, voire indispensables en milieu de travail.

«Certaines gens savent lire, écrire et calculer, mais pas suffisamment et à un niveau de complexité attendu pour leurs fonctions de travail. Ils représentent 54 % de la main d’œuvre au Québec», insiste Michel Simard, avant d’ajouter que ce pourcentage grimpe à 61 % lorsqu’on inclut tous les chercheurs d’emplois, et cd, tout diplôme confondu. Chez les chômeurs titulaires d’un diplôme du secondaire et moins, la statistique atteint 72 %.

«C’est très élevé, dit-il. La plupart des chercheurs d’emplois sont en situation de faibles compétences en littératie et numératie. Ils sont au niveau deux et, par le biais de nos formations, nous souhaitons les amener au niveau trois.»

Statistiques Canada, lors de sa plus récente enquête, indiquait que le Québec se situait au 8e rang sur les dix provinces canadiennes au niveau des compétences de sa population en littératie et numératie. Seules les provinces du Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve/Labrador faisaient alors moins bonne figure.

«Ce que l’on constate, explique Michel Simard, c’est l’écart important qui existe entre le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique, des provinces aux profils socio-économiques comparables. L’écart est jusqu’à dix points de pourcentage. Par exemple, dans une usine du Québec, 54 travailleurs sur 100 sont sous le niveau 3, tandis qu’ils sont 44 en Alberta.»

Formation de 40 heures

Les participants, un millier de chercheurs d’emplois répartis sur deux ans, bénéficieront d’une formation de 40 heures qui sera adaptée spécifiquement à leurs besoins. Celle-ci, promet-on, leur permettra de rehausser leurs compétences en lecture et compréhension de textes, rédaction, utilisation de documents, communication orale, en calcul de même que dans l’utilisation d’informations liées aux différentes fonctions de travail et dans la résolution de problèmes dans un environnement technologique.

«Au terme de cette formation, à partir de grilles standardisées, nous évaluerons à la fin du processus si les gens sont en mesure de faire des tâches en lien avec leur fonction de travail», explique Michel Simard.

Au total, six entreprises d’entraînement – dont Plastigroulx, affiliée au Collège Lionel-Groulx – réparties dans les régions des Laurentides, de la Capitale-Nationale, de l’Outaouais, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Mauricie et de Laval prendront part au projet, réalisé en collaboration avec le CREMA.

«Ce projet, a conclu Michel Louis Beauchamp, directeur général du Collège Lionel-Groulx, s’inscrit parfaitement dans la vision de notre institution qui est un milieu ouvert à la diversité et à l’inclusion où la collaboration permet à tous d’atteindre leur plein potentiel. Nous pouvons ainsi prouver notre engagement comme partenaire incontournable dans le développement de notre région et de jouer notre rôle de chef de file en matière d’enseignement supérieur .»