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<strong>Les services de cafétéria offerts à sous-traitance</strong>

Les services de cafétéria offerts à sous-traitance

Publié le 07/02/2012

Seize employés des cafétérias de trois écoles secondaires de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI) perdront leur poste à la fin de l’année scolaire au profit d’entreprises de sous-traitance.

Les services de cafétéria de la polyvalente Deux-Montagnes, de l’école secondaire d’Oka et de l’école secondaire des Patriotes de Saint-Eustache sont touchés.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) regrette cette décision «qui revient à convertir des emplois à salaire modeste en emplois “cheap labor”», selon Sylvain Ladouceur, président du SCFP 4296.

Il s’agissait des trois seuls établissements scolaires dont les services alimentaires étaient encore autogérés par des employés de la CSSMI. C’est-à-dire que c’était ceux-ci qui élaboraient les recettes, les préparaient et les servaient. «Ce sont des gens qui connaissaient les jeunes. Une relation s’était créée entre eux au fil des années. On sait qu’avec des sous-traitants, les employés travaillent au salaire minimum. Le service est rapide parce qu’on veut avant tout faire des profits. Le roulement de personnel est également plus élevé», fait remarquer Sylvain Ladouceur. Toutes les autres écoles font appel aux services de concessionnaires ou à des services de traiteurs.

Il a été impossible d’obtenir une entrevue avec la CSSMI, mais par courriel, le directeur au service des ressources matérielles, Denis Riopel, explique que la Commission scolaire en est arrivée à cette décision en raison des opérations «déficitaires depuis plusieurs années malgré les efforts pour équilibrer les budgets».

Selon M. Ladouceur, les personnes touchées présentaient de 8 à 24 années d’ancienneté. Le syndicat a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que les employés puissent se replacer au sein de la Commission scolaire. «La CSSMI s’est engagée à tout mettre en œuvre afin de respecter les droits et obligations de ses employés», a fait savoir Sylvie Hall, directrice des ressources humaines.

Le président du SCFP mentionne toutefois que les employés concernés pourraient perdre les avantages que leur emploi à la cafétéria (travail de jour) leur procurait. «Ils pourraient se retrouver à faire l’entretien ménager de soir. Leur ancienneté ne leur garantit pas leurs avantages», ajoute-t-il. De plus, ils pourraient se retrouver à travailler loin de la maison, puisque le territoire de la CSSMI couvre de Saint-Placide à Sainte-Anne-des-Plaines.

Selon M. Ladouceur, un comité spécial de relations de travail a été mis sur pied en juin 2011 pour tenter de trouver des pistes de solution. Le comité avait proposé des économies de l’ordre de 80 000 $. «Les employés avaient bon espoir que ça se règle, mais selon nous, la décision avait déjà été prise par la CSSMI (de cesser la gérance interne des services alimentaires)», soutient-il.

La CSSMI assure toutefois avoir tenté en vain de trouver des solutions pour résorber le déficit des cafétérias. «Malheureusement, ces mesures ne se sont pas avérées efficaces et n’ont pas atteint les objectifs fixés», écrit-on dans le courriel.

«N’oublions pas que la sous-traitance va ajouter un impératif de profit. En fin de compte, est-ce que les économies vont être au rendez-vous? Nous le croirons quand nous le verrons», a conclu le président du syndicat.