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Les organismes communautaires ont besoin de beaucoup plus

Les Organismes Communautaires Ont Besoin De Beaucoup Plus

Les organismes communautaires ont besoin de beaucoup plus

Publié le 28/11/2017

Dans une lettre qu’elle a acheminée aux médias, mercredi, quelques heures après l’annonce de la mise à jour économique du gouvernement Couillard, Linda Déry, coordonnatrice au Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), déplore une fois de plus le sous-financement des organismes.

Dans une lettre qu’elle a acheminée aux médias, mercredi, quelques heures après l’annonce de la mise à jour économique du gouvernement Couillard, Linda Déry, coordonnatrice au Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), déplore une fois de plus le sous-financement des organismes.

«Depuis 2014, écrit-elle, le gouvernement libéral a coupé, comprimé, compressé, réduit les services publics et les programmes sociaux de 4 milliards de dollars. Et maintenant, on nous parle de réinvestissement sur 5 ans en éducation, en santé. On annonce un chèque de 100 $ aux familles, à quelques mois des élections, comme par hasard! Ce n’est pas avec les 200 M$ annoncés par année, pendant 5 ans, que nous allons sortir du déficit social accumulé. Cela couvre à peine les coûts du système.»

Lorsque Mme Déry a entendu le premier ministre Philippe Couillard dire que «la maison est en ordre» , elle a sursauté.

«Depuis 2003, et encore plus intensément depuis 2014, le gouvernement a plutôt mis le feu à la maison! Il a ébranlé les fondations mêmes de notre démocratie sociale, de nos services publics [http://…] Il a dévissé tous les boulons de nos programmes sociaux! Et il ose nous dire qu’il a mis la maison en ordre!»

Des cas concrets

Linda Déry est inquiète pour les organismes de la région. Elle craint même que certains ne puissent tout simplement plus, faute de moyens, poursuivre leur mission auprès de leur clientèle si l’argent de Québec ne suit pas.

Jointe par téléphone après que nous ayons pris connaissance de sa lettre, elle a bien voulu identifier des situations concrètes où les coupes budgétaires de Québec ont entraîné un impact direct sur les services à la population.

La réorganisation de la ligne 811 en est un bon exemple, affirme Mme Déry, qui a expliqué que dans le passé, une personne qui souffrait d’un trouble psychotique pouvait se présenter dans un CLSC et y être accueillie par de «vraies personnes» qui l’orientaient ensuite vers les bons services. Depuis le printemps dernier, tous ces cas doivent passer par la ligne 811.

«Ça veut dire qu’une personne qui est en détresse ne peut pas se présenter dans un CLSC pour avoir un accueil psychosocial. Il faut qu’elle appelle la ligne 811. Ça se passe par téléphone!»

La décision de déménager les travailleurs sociaux vers des cliniques privées, estime Linda Déry, en est une autre qui a eu pour effet de ralentir le traitement des dossiers, dont certains prioritaires, et de surcharger les travailleurs sociaux qui sont demeurés dans le secteur public.

Les congés de maladie et les départs à la retraite non remplacés sont d’autres facteurs qui ont contribué à accroître le temps de prise en charge d’un patient par le réseau. La liste est longue.

«Ne serait-ce que la dernière vague d’accusations d’agressions sexuelles, poursuit Linda Déry. Tous les groupes de femmes débordent de tous les côtés. On a eu beau annoncer 10 M$ sur 3 mois pour aider, mais ce n’est pas ce qu’il faut faire. Tu ne peux pas embaucher des gens pour 3 mois lorsqu’il y a un surplus d’appels téléphoniques. Le cheminement d’une personne qui a subi une agression sexuelle va facilement s’étirer sur quelques années.»

Selon la porte-parole du ROCL, l’avenir n’est pas plus reluisant. Les impacts sur les organismes qu’elle représente, et leur clientèle respective, continueront à se faire ressentir et à se vivre sur le terrain, et ce, dit-elle, «bien au-delà des élections de 2018» .

Elle conclut en rappelant que les besoins financiers des 4 000 organismes communautaires du Québec s’élèvent à 475 M$.