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Les infirmières lancent un «cri du cœur»

Photo gracieuseté du CISSS des Laurentides – Plus de 600 postes d’infirmières ou d’infirmières auxiliaires sont à combler au CISSS des Laurentides.

Les infirmières lancent un «cri du cœur»

Publié le 17/09/2020

Présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ-SPSL), Julie Daignault parle au nom de ses quelque 4 200 membres infirmières, infirmières auxiliaires, et inhalothérapeutes œuvrant dans les établissements de santé de la région lorsqu’elle affirme que les choses doivent changer. C’est la santé du personnel qui en dépend.

Depuis la mi-mars, les employés oeuvrant dans le réseau de la santé ont été surchargés de travail. Temps supplémentaires, congés refusés, obligation pour les infirmières à temps partiel de travailler à temps complet ne sont là que quelques-uns des désagréments vécus par les infirmières et infirmières auxiliaires.

«C’est un cri du cœur que nous lançons aujourd’hui. C’est assez ! Nos membres sont épuisés», clame Julie Daignault qui dénonce une fois de plus l’arrêté ministériel signé ce printemps par la ministre Danielle McCann qui permet aux employeurs du réseau de la santé de jouer dans les conventions collectives.

Les vacances, la suspension de congés prévus, la possibilité de réaffecter un employé n’importe où dans le réseau de même que l’embauche de sous-contractants sont au nombre des points de la convention sur lesquels Québec a maintenant le contrôle.

«Je n’ai pas de chiffres sur le nombre de démissions remises depuis le début de la pandémie, mais il doit y en avoir énormément. Il n’est pas rare que je rencontre une infirmière qui me dit être au bord des larmes. Il faut que ça change !», d’ajouter la présidente du Syndicat des professionnelles en soins, offusquée, par ailleurs, de voir plusieurs centres d’activités du CISSS des Laurentides, recruter des infirmières en passant par les agences.

«À certains endroits, plus de la moitié des infirmières qui y oeuvrent ne sont pas des employés permanentes. Elles proviennent donc d’agences et ne connaissent pas les usagers, leur routine».

Infirmières recherchées

En date du 10 septembre, on nous confirme, au CISSS des Laurentides, devoir actuellement combler 635 postes d’infirmières, 189 postes d’infirmières auxiliaires et 340 postes de préposés aux bénéficiaires, ce qui représente plus d’un millier de postes disponibles.

Le CISSS confirme également avoir reçu 510 démissions depuis le début de la pandémie et perdu un total de 1 068 employés pour quelque raisons. En revanche, il dit avoir embauché 1 476 nouvelles personnes et nous indique, à titre indicatif, que pour la même période l’an dernier, soit du 12 mars 2019 au 9 septembre 2019, le ratio était alors de 1 297 embauches pour 848 départs.

Un total de 639 infirmières ou infirmières auxiliaires sont en outre actuellement en congé de maladie.

Heureusement pour le CISSS des Laurentides, une grande base de son recrutement est fait auprès de candidates à l’exercice de la profession infirmière (CEPI) qu’il accueille chaque année, en début d’été. Une CEPI est une diplômée infirmière, infirmière auxiliaire ou infirmière praticienne spécialisée qui attend de passer son examen de l’ordre ou attend son résultat à cet examen.

«Nous sommes très heureux de compter actuellement 232 CEPI qui, une fois leur examen de l’ordre réussi avec succès, représenteront un bassin de main-d’œuvre d’importance pour combler des emplois au CISSS des Laurentides», se réjouit Mélanie Laroche, du CISSS, rappelant qu’en raison de la pandémie, les examens de ces CEPI ont été retardés cette année.