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Les dangers de l’espace virtuel

Policier sociocommunautaire depuis 24 ans, Normand Brulotte, qui intervient étroitement auprès des jeunes depuis une quinzaine d’années, a entretenu les personnes présentes sur les dangers du Web pour les adolescents.

Les dangers de l’espace virtuel

Publié le 09/04/2010

Peu de parents semblent avoir un intérêt pour les dangers que peut représenter Internet. Dans le cadre des Belles Rencontres, le policier préventionniste Normand Brulotte, du Service de la sécurité publique de la Ville de Saint-Eustache, a présenté une conférence intitulée: Vous n’êtes pas seul: Internet et les jeunes.

Policier sociocommunautaire depuis 24 ans, Normand Brulotte, qui intervient étroitement auprès des jeunes depuis une quinzaine d’années, a entretenu les personnes présentes sur les dangers du Web pour les adolescents. Il a été question de l’intimidation, du vol d’identité, des prédateurs sexuels et de la cyberdépendance. «Je donne plusieurs conférences et nous voulions susciter l’intérêt des parents. Malheureusement, peu de parents se présentent. Il semble qu’ils n’aient pas d’intérêt si leur enfant n’est pas victime d’Internet», fait-il remarquer à la suite de la conférence.

Ses propos, visant particulièrement les jeunes âgés de 10 à 18 ans, ont traité de l’importance de prendre conscience du caractère permanent de l’information que l’on véhicule virtuellement. Pensons notamment au fameux site de réseautage Facebook. «Les jeunes ne se rendent pas compte que sur un site public, les gens peuvent se servir de l’information qu’ils inscrivent. […] Facebook n’a rien de confidentiel», indique-t-il.

Le conférencier mentionne que les filles, particulièrement, utilisent Internet comme d’autres tenaient un journal intime il y a quelques années. «Internet un jour, Internet toujours. L’information qui entre reste là», rappelle-t-il.

Selon le policier, il n’existe pas d’outils «plus performants» que le cyberespace pour rejoindre un grand nombre de victimes. «Les pédophiles s’en servent beaucoup en inventant un concours de mannequin par exemple. Avec l’information qu’ils peuvent retrouver sur un blogue, ils établissent un lien de confiance avec la victime. Certains sont assez patients pour entretenir une relation par courriel pendant plusieurs semaines», affirme-t-il.

Il suggère aux parents de s’assurer que l’ordinateur est installé dans une pièce commune de la maison pour toujours avoir un œil sur les activités de leurs enfants. «La supervision des parents est essentielle. Parmi ceux qui ont Internet à la maison, 90 % ont une webcaméra, et souvent l’ordinateur est installé dans la chambre à coucher. La curiosité des jeunes peut être un problème, puisque le contrôle vient de l’extérieur», fait-il remarquer.

Il raconte qu’une dizaine de personnes appelleraient pour signaler la présence d’un individu suspect près d’une école sans que l’inquiétude soit fondée tandis que rares sont ceux qui se soucient de ce qui se passe sur Internet avec leur jeune. «Les parents doivent s’intéresser à ce que fait leur jeune sur Internet, comment il le fait. Non seulement cela va valoriser le jeune, mais cela va permettre au parent de s’informer de ce qu’il fait», indique-t-il.

Pour aller chercher de l’information sur les dangers de l’Internet, le policier suggère les sites [www.cyberaide.ca], [www.webaverti.ca] et [www.internet101.ca].
«Il ne faut pas empêcher le jeune de naviguer sur Internet, mais l’encadrer et l’outiller pour qu’il puisse reconnaître les problématiques qui y sont reliées. Il faut lui en parler. Il ne s’agit pas de censurer, mais de l’éduquer», conclut-il.