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<strong>«Les CJE sont toujours là pour toi!»</strong>

La directrice générale du CJE de Thérèse-De Blainville

«Les CJE sont toujours là pour toi!»

Publié le 28/04/2015

Dans une lettre ouverte, publiée le 1er avril dans plusieurs quotidiens du Québec, Alexandre Soulières, directeur général du Réseau des carrefours jeunesse-emploi (CJE), exprime son inquiétude quant à la décision du gouvernement Couillard d’imposer aux quelque 110 CJE de la province des changements dans leur mode de gestion.

Depuis le 1er avril, seuls les jeunes âgés de moins de 35 ans, bénéficiaires de l’aide sociale ou de l’assurance-emploi et sans soutien de revenu, peuvent en effet avoir accès aux services à l’emploi offerts dans les CJE. De plus, une foule de formulaires doivent maintenant être remplis par les jeunes qui souhaitent s’enquérir de ces services.

«Nous sommes tristes de t’annoncer que ce sera maintenant un peu plus compliqué de venir nous rencontrer», écrit M. Soulières, s’adressant à la clientèle des CJE. «Nous savons que ce n’est vraiment pas l’idéal, poursuit-il plus loin, que ta situation est déjà assez compliquée […], mais nous ferons tout notre possible pour t’accompagner à travers cette nouvelle étape obligatoire […].»

Au CJE de Thérèse-De Blainville, en plus d’empêcher les intervenantes d’aller rencontrer les étudiants dans les classes, ces nouvelles orientations, prises par François Blais alors qu’il était encore ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, feront passer le nombre de jeunes qui le fréquentent de 1 200 à 700, estime la directrice générale, Nathalie Lachance.

«Avant, c’était simple, affirme Mme Lachance. Un jeune arrivait, on lui demandait ce qu’on pouvait faire pour lui et on l’aidait. Maintenant, il doit passer à travers un dédale administratif. Il faut connaître son statut, remplir des formulaires avec un papier carbone qui date des années 1960, etc. Ça n’a pas de bon sens. C’est discriminatoire», s’exclame-t-elle.

«Venez quand même nous voir!»

Le message que souhaite envoyer le Réseau des CJE à la population est clair. On dit aux jeunes: «Venez quand même nous voir. Nous allons prendre le temps de vous connaître, de vous comprendre et vous nous ferez confiance. T’exclure va à l’encontre de nos valeurs.»

Dorénavant, lorsqu’un jeune se présente au CJE de Thérèse-De Blainville, on lui explique que son inscription prendra un peu de temps puisqu’il aura quelques papiers à remplir. Dans le cas où, selon les nouvelles règles, il n’est plus admissible, on le référera alors vers les bonnes ressources.

Nathalie Lachance insiste toutefois sur le fait qu’une fois cette étape passée, tout redevient à la normale. «Ton intervenante sera là pour toi», dit-elle.

Le gouvernement du Québec investit 45,5 millions de dollars annuellement dans les CJE de la province, à la seule différence que, comme le conclut Nathalie Lachance, «avant nous recevions notre subvention afin de répondre à notre missionqui est d’aider les jeunes de 16 à 35 ans de la MRC de Thérèse-De Blainville, sans discrimination de statuts, à devenir actifs dans la communauté et que maintenant nous sommes payés par client et qu’il y a des critères d’exclusion des jeunes.»