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Le salaire des élus d’Oka majoré

Pascal Quevillon, maire d’Oka.

Le salaire des élus d’Oka majoré

Publié le 07/06/2018

En vertu de la Loi sur le traitement des élus municipaux, le conseil municipal d’Oka a présenté, lundi, lors de sa séance mensuelle, le règlement sur le traitement des élus, ferait ainsi passer le salaire annuel du maire de 31 815 $ à 44 415 $, soit une majoration de quelque 40 %.

Considérées, en vertu de la Loi 122, comme des gouvernements de proximité détenant plus d’autonomie et de pouvoir que par le passé, les municipalités ont récemment été appelées à revoir le traitement salarial de leurs élus. À Oka, outre le salaire du maire qui serait majoré, celui des conseillers municipaux le serait également. Leur rémunération grimperait à 14 804$ au lieu des 10 605 $ actuels.
Selon le maire d’Oka, Pascal Quevillon, cette hausse s’explique par différents facteurs, dont le cumul de l’indexation annuelle de 2 % qui n’a jamais été fait depuis 2011, dit-il, mais surtout les responsabilités inhérentes à la fonction de maire d’Oka qui, toujours selon M. Quevillon, ne cessent de s’amplifier, en raison notamment de l’entrecroisement des territoires provincial et fédéral, mais aussi de la présence de nombreux attraits agrotouristiques sur le territoire okois.
«Si on me demande s’il est logique ou non que les élus d’Oka aient la même rémunération que ceux des villes avoisinantes, la réponse est non, car Oka a des enjeux particuliers que les villes voisines n’ont pas», soutient Pascal Quevillon, rappelant au passage que les quatre administrations des villes situées à l’Ouest de la MRC de Deux-Montagnes ont travaillé sur une grille fournie par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) avant de la présenter aux élus et que par conséquent «la hausse que les élus d’Oka auront est plus que justifiée», d’ajouter le maire d’Oka.
«C’est le salaire qui est mérité selon le travail et les recherches effectuées, et ce, peu importe qui est ou sera en poste, dit-il. L’ajustement total est de 40 %, ce qui inclut l’indexation annuelle de 2 % qui n’avait pas été ajoutée depuis 2011, donc l’équivalent de 15 %. L’ajustement à la hausse réelle est donc de 25 %.»
Pas l’affaire de tous
Sur les réseaux sociaux, alors que certains citoyens ont applaudi cette augmentation de salaire, d’autres, sur la page Oka-Vie politique, notamment, s’y sont vivement opposés, laissant entendre que les raisons évoquées par le maire Quevillon pour la justifier ne sont pas louables.
C’est que ce dernier, dans une lettre adressée aux citoyens, indique, entre autres, que les postes d’élus d’Oka requièrent de plus en plus de temps. M. Quevillon cite en exemple, pour expliquer la hausse des salaires des élus, la présence sur son territoire d’un gisement minier, de radon, du Parc national d’Oka, de potentielles inondations et de l’Abbaye, affirmant, en outre, être régulièrement sollicité par les médias nationaux.
Or, chacun de ces énoncés a fait l’objet d’une analyse par certains citoyens. L’un d’eux ne voit pas en quoi le maire d’Oka a plus de responsabilités qu’un autre et que par conséquent, il mériterait un salaire plus élevé.
Au sujet du gisement minier, cette citoyenne dit: «Cette situation n’occupe pas le conseil de façon régulière». Pour ce qui est du radon, elle demande «en quoi la présence de radon ajoute à la tâche des élus?». Quant à la présence d’un territoire autochtone à proximité et d’un parc national, elle parle «d’une cohabitation qui ne date pas d’hier». Elle se questionne par ailleurs à savoir en quoi la présence de l’Abbaye d’Oka, une entreprise agrotouristique maintenant privée, diffère des autres entreprise pour demander autant de temps aux élus.
Julie Tremblay-C., candidate à la mairie lors des plus récentes élections municipales, a aussi une opinion sur la question. Bien que celle-ci affirme être en accord avec le fait que le salaire soit ajusté au coût de la vie, elle est d’avis qu’une majoration de 40 % soit exagérée.
«En général, a conclu le maire Quevillon, les cinq personnes qui sont venues s’opposer lors de l’assemblée de lundi sont les mêmes qui s’opposent régulièrement aux décisions de l’administration en place.»