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L’Abbaye d’Oka

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L’Abbaye d’Oka

Abbaye d’Oka: Justin Trudeau sommé d’intervenir

Publié le 05/04/2017

Dans une lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau, qui a également été acheminée à la ministre responsable des Laurentides, Christine St-Pierre, le maire d’Oka, Pascal Quevillon, demande à l’État d’intervenir afin, écrit-il, «de soutenir nos efforts pour la sauvegarde de l’Abbaye d’Oka».
Construite en 1917, l’Abbaye d’Oka célèbre donc cette année son 100e anniversaire. Toutefois, alors que l’atmosphère devrait normalement être à la fête, la nécessité d’exécuter des travaux de rénovation urgents, qui demanderaient des centaines de milliers, voire des millions de dollars d’investissements, vient plutôt miner ces moments de réjouissance.
Chapeauté par la Corporation de l’Abbaye d’Oka depuis sa vente, en 2007, le bâtiment qui héberge un monastère, classé patrimoine bâti, n’a pas été rénové au cours des dix dernières années, faute de moyens.
«La détérioration exponentielle face à laquelle nous ne sommes que d’impuissants témoins nous préoccupe au plus haut point», affirmait le maire Quevillon dans ses missives expédiées à M. Trudeau et Mme St-Pierre, et dans lesquelles il citait en exemples «la toiture qui coule à plusieurs endroits, la vétusté des infrastructures et les problèmes structuraux imminents».
Malgré les efforts
Au cours des dernières années, la Corporation de l’Abbaye d’Oka a pourtant déployé de nombreux efforts afin de rentabiliser le monastère et ses installations. Toutefois, les actions posées telles que l’ouverture de l’Auberge de l’Abbaye, la location de salles et la tenue de divers évènements n’ont visiblement pas suffi. D’ailleurs, le 19 janvier dernier, la Caisse Desjardins du Lac des Deux-Montagnes consentait un prêt de 200 000 $ à la Corporation de l’Abbaye d’Oka, obligeant ses dirigeants à investir cette somme dans la conservation du bâtiment.
«Le montant accordé sera ajouté à votre dette […] et la Caisse continuera à capitaliser les intérêts», écrit le représentant de Desjardins dans sa lettre adressée à la Corporation de l’Abbaye, ajoutant être en attente d’un plan d’action, qu’il souhaite recevoir d’ici le 30 juin 2017, dans lequel devront être exposés divers scénarios «pour une vente partielle des terres agricoles ou une vente totale de l’Abbaye d’Oka et des terres agricoles, afin de rembourser les sommes dues».
Critiques
Lorsqu’il a été élu maire d’Oka, en 2014, Pascal Quevillon est aussi devenu président de la Corporation de l’Abbaye. Depuis quelques semaines, il fait l’objet de critiques, sur les réseaux sociaux notamment, du conseiller démissionnaire et ancien président de la Corporation, Yves Lavoie. Ce dernier lui reproche, entre autres, de ne pas avoir communiqué aux membres du conseil municipal l’emprunt de 200 000 $ contracté avec le Mouvement Desjardins.
«Allez vérifier, personne n’était au courant!» affirme celui qui, jusqu’à tout récemment, était conseiller municipal du district de la Pointe-aux-Anglais. Il a, depuis, démissionné.
Plus loin, M. Lavoie ajoute: «Je ne vois pas comment la Corporation s’y prendra pour rembourser la totalité d’une somme dont l’emprunt découle d’une décision unilatérale prise en cachette!»
Le maire Quevillon se défend en affirmant que la raison pour laquelle le conseil d’administration de la Corporation de l’Abbaye d’Oka n’a pas voulu divulguer cette information, «c’est justement pour ne pas laisser planer plein de négatif autour de l’Abbaye qui a pris son envol depuis 2015».
En réponse à Yves Lavoie, Pascal Quevillon lui indique en outre qu’il serait en fait l’unique responsable des déboires financiers de l’Abbaye, lui qui en était président à compter de 2009 et qui, à titre de conseiller municipal en 2007, affirme le premier magistrat d’Oka, avait alors cautionné la Corporation de l’Abbaye d’Oka pour un montant de 3 000 000 $.
«Suite à votre passage comme président de la Corporation, soutient Pascal Quevillon, le conseil municipal a autorisé plusieurs subventions de 200 000$, une première le 17 mai 2010, qui fut suivie, en 2011 et 2012, de 600 000 $ supplémentaires pour un total de 800 000 $. Notre situation financière à la municipalité aujourd’hui repose sur les décisions prises, entre autres, par vous et l’équipe qui était en place il n’y a pas si longtemps. La situation de l’abbaye ne s’est pas dégradée depuis 2009, au contraire.»