«Bien que l’événement a été couvert généreusement par les médias, le but n’a pas été atteint puisque le gouvernement n’a pas eu à se justifier ni de l’insuffisance de leurs mesures d’atténuation ni du fait qu’il existe des solutions alternatives. Ce qu’on m’a dit, au bureau de la ministre Chantal Rouleau, c’est que le ministère des Transports du Québec avait fait son possible. Bref, le message ne s’est pas rendu» , a fait savoir Robert Giguère qui avait, à l’aide d’un comité, initié ce «rassemblement de la dernière chance» , à Deux-Montagnes, le mercredi 25 septembre dernier.
Ce comité, créé dans le but d’organiser cette rencontre, a depuis été dissout par M. Giguère pour qui, cependant, «tout n’est pas terminé» . Ce dernier veut voir s’il n’y aurait pas d’autres pistes à explorer, comme une possible rencontre avec la ministre Rouleau, pour parler des solutions alternatives proposées en même temps que cette demande de moratoire.
Des usagers témoignent
Quant à ce «rassemblement de la dernière chance» , autour de 80 personnes y ont pris part et une quinzaine d’usagers de la ligne Deux-Montagnes ont témoigné de ce que les mesures d’atténuation annoncées en septembre dernier entraîneront dans leur vie de tous les jours. À commencer par des déplacements deux fois plus longs pour se rendre au centre-ville de Montréal.
Par exemple, Marie Beemans, une résidente de 86 ans du secteur Grand-Moulin, à Deux-Montagnes, a lancé qu’on avait «scrappé» ce train dont elle est très fière et qu’elle prend depuis 56 ans. «Donnez-moi les moyens de me rendre en ville pour aller voir mes enfants» , a dit la dame, rappelant qu’elle avait milité dans les années 1980 et 1990 pour la modernisation de la ligne Deux-Montagnes.
Une autre femme, Karolyne Viau, également de Deux-Montagnes, a mentionné ne pas être contre le REM, mais contre les mesures d’atténuation. «On a tous le droit d’être entendus. Il faut des efforts pour nous accommoder» , a-t-elle plaidé.
Quant au moratoire demandé, il faisait valoir que 18 000 usagers des lignes Deux-Montagnes et Mascouche seront privés d’un lien direct avec le centre-ville de Montréal, que les mesures d’atténuation étaient «largement insuffisantes» et qu’il existe surtout des solutions alternatives «pouvant réduire les inconvénients» .
«En 2016, le REM a été présenté comme un projet qui interromprait à peine le service de trains de la ligne Deux-Montagnes. Ce n’est que deux ans plus tard, en avril 2018 (le même mois où les travaux du REM ont commencé) que les usagers ont finalement appris que cette interruption se poursuivrait pendant quatre ans. Et ce n’est que depuis trois semaines qu’ils ont reçu la confirmation que leur temps de transport entre la maison et le travail doublerait. De toute évidence, il s’agit d’une injustice grave qui demande à être corrigée» , d’écrire, enfin, M. Giguère sur Facebook.
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