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<strong>Le collège Sacré‑Cœur fêterait 150 ans en ce mercredi 5 juin</strong>

Le collège Sacré‑Cœur sur la rue Saint‑Nicolas

Le collège Sacré‑Cœur fêterait 150 ans en ce mercredi 5 juin

Publié le 05/06/2013

En ce mercredi 5 juin, c’est jour pour jour, le 150e anniversaire de l’arrivée des Clercs de Saint-Viateur alors qu’ils se sont établis dans le village de Saint-Eustache en 1863 pour prendre en charge l'école des garçons devenue le collège Sacré-Cœur.

Un bref historique rappelle qu’un terrain avait été concédé en 1829 à la fabrique de la paroisse de Saint-Eustache afin d’y construire une école pour les enfants du village. C’est en remplacement des Frères de Saint-Joseph que les Clercs de Saint-Viateur ont, en 1863, assuré l’instruction des jeunes garçons.

Il va sans dire que de nombreux Eustachois et autres résidants de la région doivent une bonne part de leur éducation aux Clercs de Saint-Viateur. Situé au 75, rue de Bellefeuille, entre les rues Saint-Nicolas et Lemay, le corps principal du collège Sacré-Cœur a été construit en 1890. Le collège fut agrandi vers le nord-ouest en 1915. Les religieux quitteront définitivement Saint-Eustache en 1950 et le vieux collège Sacré-Cœur sera livré au pic des démolisseurs en 1974.

Aujourd’hui, cet endroit est devenu le parc du Sacré-Cœur. Une plaque commémorative fut installée sur une pierre avec l’inscription: «Parc du Sacré-Cœur. C’est sur ce terrain appelé autrefois le Faubourg St‑Jacques que fut construite, en 1829, la première maison d’école des garçons de St‑Eustache. Ville de St‑Eustache.»

Votre hebdo LA CONCORDE a reçu de Mario Filiatrault qui, lui, l’avait obtenue en héritage de son père décédé en 1981, une copie du programme souvenir datant du 5 juin 1938 pour les célébrations du Jubilé de rubis (75e anniversaire) du collège Sacré-Cœur et de l’arrivée des Clercs de Saint-Viateur, à Saint‑Eustache.

Il est intéressant de constater que l’on retrouve dans ce document de 52 pages quelques photos et témoignages de personnes importantes ayant fréquenté l’institution. Parmi celles‑ci, deux sont devenus archevêques, soit Mgr Paul Bruchési en 1897 et Mgr Georges Gauthier en 1912. Nous retrouvons également Médéric Martin, qui a été député fédéral et maire de Montréal, ainsi qu’Hector Champagne, député provincial de Deux-Montagnes. De plus, il y a le curé Charlemagne Villeneuve qui a été à la tête de la paroisse de Saint-Eustache de 1918 jusqu’à 1943.

Parmi les témoignages, un élève de 1863 à 1869, nommément J.‑N. Miller, est devenu Chevalier de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, Officier d’Académie et membre du Conseil de l’instruction publique de la province de Québec. Dans son long texte de trois pages, après avoir félicité le comité organisateur du Jubilé de rubis, il a ajouté: «… cela me permet de renouveler à la communauté des Clercs de Saint-Viateur mes remerciements et ma vive gratitude pour tout le bien que j’en ai reçu lorsque je fréquentais leur école. Jamais je ne pourrai payer la dette de reconnaissance que je leur dois.»

Dans le programme, il y a une page soulignant que l’année précédente, soit en 1937, il y a eu la commémoration du centenaire de la bataille des Patriotes de Saint-Eustache. Grâce à une souscription publique, la population du comté de Deux-Montagnes avait élevé, sur le terrain du collège Sacré-Cœur, un monument en hommage au docteur Jean‑Olivier Chénier et à ses compagnons. Ce monument est aujourd’hui érigé devant l’église Saint‑Eustache.

Finalement, comme dans tout bon programme souvenir, les commanditaires étaient fort nombreux. En 1938, les numéros de téléphone n’avaient que deux chiffres. À titre d’exemple, il fallait composer le 24 pour joindre le pharmacien Migneron, le 38 pour le Restaurant Chez André ou le 70 pour le barbier Gadoury.