Il semble que le Centre d’interprétation de la démocratie et de la citoyenneté qui devait être annexé à l’église de Saint-Eustache au coût de 12 M$ ne verra jamais le jour… en tout cas pas à Saint-Eustache. La fabrique aurait refusé le projet.
C’est du moins ce qu’affirme André Turmel, vice-président de la Fondation de l’église historique de Saint-Eustache, mise sur pied en 2017 afin de trouver les fonds nécessaires à la réalisation du projet.
Dans une missive acheminée aux autres membres de la Fondation, il leur remet sa démission. Sa décision, écrit-il, repose sur le fait que le projet, pour lequel il travaille de façon bénévole depuis deux ans, ne semble pas intéresser la fabrique de la paroisse Saint-Eustache.
«La fabrique refuse de signer un protocole d’entente ou même d’en discuter. Elle a donc changé d’idée» , indique André Turmel, avant d’ajouter que la fabrique avait pourtant «accepté le projet» .
«Un projet pour lequel nous avons été dans les médias, pour lequel nous avons sollicité des fonds auprès de grandes sociétés. Un projet public dont on a parlé au concert de l’OSM devant mille personnes. Un projet dont on parle depuis deux ans…» , d’insister André Turmel confirmant également au passage les démissions du conseil d’administration de la Fondation de Pierre Malette et Nancy Giroux.
«Devant le refus de la fabrique, poursuit André Turmel, le Centre d’interprétation de la démocratie et de la citoyenneté qui intéresse beaucoup de personnes verra peut-être le jour, mais malheureusement ailleurs qu’à Saint-Eustache.»
Deux sites seraient actuellement à l’étude, «dont un sur la Rive-Nord» , a-t-on pu apprendre.
Restauration de l’église
Nous avons tenté de joindre les responsables de la fabrique pour recueillir leurs commentaires, mais, au moment de mettre sous presse, personne n’avait encore répondu à nos communications.
Toutefois, à la Fondation, André Turmel explique que la décision de la fabrique repose sur la volonté de ses membres d’investir l’ensemble des sommes recueillies par la Fondation sur la restauration de l’église.
«Pour la fabrique, dit-il, mettre de l’énergie sur le Centre d’interprétation sur la démocratie et la citoyenneté ferait en sorte que la restauration de l’église se ferait sur une trop longue durée. Donc, au moment où la Fondation a préparé un projet de protocole d’entente entre la fabrique et la Fondation pour aller de l’avant et clarifier les rôles de chacun, la fabrique a pris panique.»
Il semble donc, à la lumière de ces informations, que la fabrique, à titre de propriétaire des lieux, ait en quelque sorte usé de son droit de veto sur le développement du site et du Centre d’interprétation comme espace patrimonial national et international.
«Pourtant, de poursuivre André Turmel, ces lieux ont été payés par les citoyens au cours des dernières décennies. L’attitude de la fabrique fait en sorte de priver ainsi le Vieux-Saint-Eustache d’un site majeur de développement touristique susceptible d’apporter un renouveau économique.»
Une chose est certaine toutefois, cette décision s’inscrit dans la volonté du diocèse de Saint-Jérôme de laisser les fabriques des paroisses décider de l’avenir de leurs églises.