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L’acquisition du programme CRJ par Mitsubishi suscite l’incertitude

Les avions CRJ de Bombardier porteront d’ici peu les couleurs de Mitsubishi en vertu de l’entente qui vient d’être conclue entre les deux parties.

L’acquisition du programme CRJ par Mitsubishi suscite l’incertitude

Publié le 03/07/2019

L’annonce de l’acquisition du programme d’avions régionaux CRJ de Bombardier par Mitsubishi, si elle ne surprend guère les principaux intéressés, suscite néanmoins à nouveau l’incertitude à Mirabel, où s’y trouvent un peu plus de 700 travailleurs affectés à différentes tâches pour ces appareils.

Annoncée le mardi 25 juin dernier, après quelques jours de rumeurs, l’entente définitive conclue entre les deux parties prévoit que Mitsubishi fait donc l’acquisition du programme CRJ (Canadair Regional Jet), dont les premiers appareils sont entrés en service en 1992. Depuis, quelque 2 000 appareils CRJ ont été livrés dans plus de 90 pays.

Outre les 550 millions de dollars américains que versera le géant japonais à Bombardier, celui-ci assumera également des «passifs» d’un montant approximatif de 200 M$ US. La transaction doit normalement être complétée dans la première moitié de l’année 2020.

Des conséquences pour les travailleurs

La transaction aura bien évidemment des conséquences pour des centaines de travailleurs. Selon les chiffres qui ont circulé, 375 des employés qui travaillent pour l’ingénierie et le service aux clients à Mirabel devraient devenir des employés de Mitsubishi, tout comme 850 autres œuvrant à divers endroits dans les centres d’entretien du CRJ.

Quant aux 370 travailleurs affectés à la production du CRJ, ils demeureront pour l’instant à l’emploi de Bombardier à Mirabel puisque 42 derniers avions de ce programme restent encore à être livrés et le seront donc dorénavant pour le compte de Mitsubishi. Une fois passée cette période de 18 mois, ces employés devraient être transférés vers d’autres programmes de Bombardier.

Un syndicat aux aguets

«Notre principale préoccupation est de trouver des réponses à nos questions et de travailler pour limiter les dégâts pour nos membres touchés. Nous allons d’abord travailler pour relocaliser les emplois chez Bombardier» , a soutenu Yvon Paiement, président de la section locale 712 de l’AIMTA, le syndicat représentant les travailleurs de Mirabel.

«Nos membres travaillant sur le CRJ qui ne pourront être replacés chez Bombardier pourront probablement être relocalisés du côté d’Airbus Canada grâce à l’entente de réciprocité que nous avons fait mettre en place en 2018» , a estimé, de son côté, Éric Rancourt, agent d’affaires du district 11, responsable de l’unité Bombardier.

D’autres préoccupations pour le maire Bouchard

La transaction n’a pas retenu outre mesure l’attention du maire de Mirabel, Jean Bouchard, encore enthousiaste de sa participation au Salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris-Le Bourget, plus connu sous le nom de Salon du Bourget, qui s’est déroulé du 17 au 21 juin dernier.

«Tout au long de la semaine, on m’a parlé de Mirabel comme étant en voie de devenir un mini-Toulouse!» , a-t-il commenté disant qu’il s’était dégagé de ce salon un «grand enthousiasme» autour du potentiel de croissance de la zone aéroportuaire mirabelloise, maintenant appelée l’Aérocité internationale de Mirabel.

Le maire Bouchard était d’ailleurs présent lorsque Airbus a annoncé la vente de 50 appareils A220 qui seront fabriqués à Mirabel. D’autres annonces durant la semaine ont porté à 85 le nombre total d’avions A220 ajoutés au carnet de commandes d’Airbus, la grande majorité d’entre eux devant être assemblés à Mirabel.

Aussi, Mecachrome Canada a confirmé qu’elle investira plus de 18 M$ à ses installations de Mirabel pour augmenter sa capacité de production. Pas moins de 80 nouveaux emplois pourraient ainsi être créés.

«Ce sont d’excellentes nouvelles pour notre ville et pour les travailleurs qualifiés qui œuvrent à l’Aérocité!» , a déclaré M. Bouchard dans un communiqué diffusé… le jeudi 27 juin dernier.